La position du chef de l’Etat français, Emmanuel Macron, interpellé sur la proposition de loi « Sécurité globale », qui a été adoptée en première lecture à l’Assemblée nationale, sera-t-il de dire clairement « Nous n’arrêterons pas de filmer les policiers » ?
La France va-t-elle prendre la décision d’occulter les bavures policières, malgré la forte mobilisation contre la proposition de loi « Sécurité Globale », considérée comme étant de nature à entraver la liberté d’informer, surtout après deux scandales de violences policières en quelques jours, ayant entraîné des manifestations d’envergure.
Un bilan du ministère français de l’Intérieur indique qu’une « soixantaine de policiers et gendarmes ont été blessés et 81 personnes interpellées, samedi, en France, lors des manifestations contre le texte sécuritaire et les violences policières ». Occultant le nombre de blessés côté manifestants. Une façon de légitimer le comportement des policiers et tenter de faire passer le texte ? Rien n’est moins sûr.
Les Français, pour sûr, attendent leur Président, Emmanuel Macron, sur un dossier beaucoup plus chaud que celui des caricatures, dans lequel il est aussi question de liberté… d’expression. « Nous n’arrêterons pas de vous filmer ». C’est la réponse que les citoyens français attendent de leur Président Emmanuel Macron, en tout lieu et en toute circonstance. Cette même phrase prononcée par le dirigeant français pour défendre la liberté d’expression, après la mort d’un professeur tué dans les Yvelines.
Emmanuel Macron n’a-t-il pas l’obligation de défendre les Français, surtout face à des hommes valides, costauds pour la plupart, suffisamment protégés par la loi, et armés de surcroît ? Surtout quand ces derniers, pour beaucoup, ne font pas un usage proportionné de leur force sur des citoyens, souvent armés d’enregistreurs et autres cameras pour exercer leur métier de journalistes. Si ce n’est juste pour jouir de leur liberté de s’exprimer.
La proposition de loi « Sécurité globale » a été adoptée en première lecture à l’Assemblée nationale, le mardi 24 novembre dernier, et contre sa mesure-phare, qui prévoit de restreindre la possibilité de filmer les forces de l’ordre. Les images par ailleurs sont toutefois un baromètre qui permet de mesurer la gravité de ce texte de loi et savoir s’il faut réellement interdire de filmer ou de photographier les policiers et ainsi les mettre à l’abri de preuves de leurs actes peu recommandables.