En marge du Sommet de la Francophonie, le Président Emmanuel Macron a déclaré que « la Francophonie ne doit pas être un espace institutionnel. Elle doit être un espace vivant ». Face aux Ambassadeurs de la Francophonie, le locataire du palais de l’Élysée rappelle que le français est « la vraie langue universelle du continent africain ». Macron a en outre demandé aux Ambassadeurs de porter la volonté de la reconquête de la langue française.
Emmanuel Macron a magnifié les propos des Ambassadeurs sur le français, qu’il juge « très positifs, très beaux, très forts » et qu’il dit partager. « On la défend cette langue, à la fois dans ce qu’elle a d’académique et dans son pluriel. C’est une langue qui doit aussi être hospitalière. Il y a une Francophonie qui charrie des patois. D’ailleurs, la France s’est constituée ainsi. Il y a toujours eu une volonté d’uniformiser la langue. Il y a toujours eu une résistance de mots qui se sont d’ailleurs invités dans la langue française et qui sont devenus académiques, après beaucoup de résistance », a lancé le chef de l’État, avant l’ouverture des travaux, ce samedi matin.
« La langue française n’est pas suffisamment mise en lumière »
Macron rappelle que la langue française « s’est confrontée à d’autres continents par les hasards, les blessures ou les morsures de l’histoire. Et d’ailleurs, chaque continent a ensuite injecté ses mots dans la langue française. Des mots qui viennent de tous vos pays d’origine, que vous avez évoqués, sont là dans la langue française et sont devenus des mots français ». Et de reconnaître : « Beaucoup de gens d’ailleurs, quelles que soient leurs idées, les ont adoptés et les utilisent chaque jour. Et ça va continuer de se faire comme ça. Et c’est ça la force de la langue française qui n’est pas suffisamment mise en lumière ».
Seulement, estime Macron, la langue française « doit continuer à être inventive. Elle l’est, à travers les usages du quotidien : le travail, la création, la chanson, etc. Après, il y a une réalité, c’est que la Francophonie s’étend par la démographie de certains pays qui sont dans la francophonie. Mais il y a aussi de vrais reculs qui sont là, ces dernières décennies. Il faut être lucide. Dans les pays du Maghreb, on parle moins français qu’il y a 20 ou 30 ans. C’est une réalité. Parce qu’il y a eu parfois des formes de résistances quasi-politiques, il y a eu que cette langue peut paraître plus difficile, il y a eu une volonté de réhabiter d’autres langues en se disant que c’est comme ça qu’on trouve notre chemin politique ».
« La vraie langue universelle du continent africain »
Parlant de l’anglais, « qui est une nouvelle esperanto qui s’est développée, avec cette facilité d’usage où des gens ont accepté un espace linguistique, et on se dit qu’avec quelques mots et un usage imparfait, on se retrouve entre nous, personne ne nous juge et on arrive à communiquer partout », le dirigeant justifie que « la Francophonie a un peu reculé à cet égard ». Et d’asséner : « On doit avoir un projet de reconquête. Qui passe par créer un français. Quand on a un imaginaire, des héros, des héroïnes, des chansons qu’on aime et qui nous touchent, des livres qui nous ont bouleversés. C’est comme ça qu’on va vers une langue. Et tous ces efforts en ce moment-là sont possibles ».
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Emmanuel Maceron insiste qu’il faut par ailleurs rendre la langue française « hospitalière ». Aux jeunes Ambassadeurs, Macron fixe comme mission de « montrer dans tous les pays qu’on peut parler un français qui n’est pas forcément un français académique, mais qui est la langue qui va nous permettre de faire du commerce, de parler, de nous retrouver. Et je pense en particulier pour le continent africain, que c’est la vraie langue universelle du continent africain. Et c’est ce qui permet de créer l’unité à laquelle je crois beaucoup. La Francophonie est la langue du panafricanisme ».