Une violente émeute a éclaté samedi soir au centre de rétention « 127 bis », où les sans-papiers internés ont brûlé des matelas, des appareils et d’autres objets, provoquant un incendie qui n’a pu être éteint que dans la journée de dimanche.
Dépéchés sur les lieux, les policiers n’ont également réussi à maîtriser l’émeute que dimanche, à l’aube, a fait savoir lundi la directrice du centre. Alors que les forces de l’ordre s’activaient, des sans-papiers ont tenté, sans succès, de s’évader du centre fermé, situé à proximité de l’aéroport de Zaventem, où sont détenus les déboutés du droit d’asile avant leur expulsion du territoire belge.
Un jeune équatorien de 19 ans, ayant vécu 6 ans en Belgique où il suit une scolarité normale, y a été placé avant son expulsion prévue pour mercredi. Ses deux avocats, d’origine congolaise, ont introduit recours sur recours pour faire annuler l’expulsion du jeune équatorien. Ils n’y ont pas réussi. L’affaire a soulevé une vive indignation au sein de la population qui ne comprend pas que l’on puisse séparer les membres d’une même famille. La mère et les autres frères et sœurs du jeune équatorien vivent avec lui en Belgique et ne sont pas menacés.
Le parti social chrétien (CDH) et le Parti socialiste (PS) ont dénoncé la politique inhumaine pratiquée pour les sans-papiers.
Il y a quelques mois, de violentes émeutes avaient éclaté dans un centre fermé, suite à la mort non encore élucidée d’un sans- papier camerounais, sur le point d’être expulsés.
Selon des chiffres officiels, 16 sans-papiers sont expulsés chaque jour de Belgique. Et chaque année, ce sont 8.700 illégaux qui sont reconduits à la frontière. Chaque opération d’expulsion d’un étranger en séjour illégal coûte 15.000 euros à l’Etat belge, ce qui a représenté, au total, 7,37 millions d’euros pour l’année 2007, selon des sources officielles.