Auteur, compositeur, interprète, Elsa Martine sort mercredi son premier album. Une nouveauté qui se veut l’expression musicale de la diversité culturelle de la France.
Une nouvelle voix métissée s’élève aujourd’hui dans le paysage musical français. Esla Martine sort demain son premier opus. I gen Wey est un album à l’identité affirmée, inspiré par le « kassé kô » (musique traditionnelle guyanaise basée sur les percussions), le dance hall et le jazz. Elle est accompagnée de Dj Fun, réalisateur de Féfé et des Saian Supa Crew, et de Gyver Hypman réalisateur de Sir Samuel.
Native de la Guyane française, Elsa Martine rejoint très tôt la métropole, où elle grandit. Si c’est en français, sa « langue maternelle », qu’elle interprète ses chansons, le choix d’I Gen Wey n’est pas anodin. En reprenant son seul morceau en créole comme titre de son premier album, elle a voulu « rendre hommage » à la langue de son enfance, la « valoriser ».
Ces mélodies métisses sont perlées de textes profonds. Elsa Martine raconte des histoires et aborde des thèmes à travers lesquels chacun se reconnaît. L’homme, ses hauts et ses bas, sont ses inspirations : « J’aime parler des sentiments de l’être humain, questionner comment celui-ci s’élève ». Elle s’inspire perpétuellement de ce qui l’entoure, « très touchée par les gens » qu’elle côtoie et qui souffrent : « leurs histoires m’inspirent », confesse-t-elle.
Elsa Martine sait ce qu’elle veut. Pour son premier album, la guyanaise s’est tissée une toile de musiciens d’ « horizons et d’origines différentes ». Des envies et des besoins précis ont dicté ses préférences. « Le choix des musiciens a été intéressant parce que je cherchais des gens spécifiques ». Le résultat est à l’image de sa musique : piano, guitare acoustique et flamenco, percussions, violon, ‘oud’ (instrument à cordes très répandu dans les pays arabe notamment), tous ces instruments sont joués par des artistes venant des quatre coins du monde. « Il y a brassage parce que c’est la réalité », explique-t-elle, très humblement. Sans doute aussi parce que le métissage de sa musique l’imposait.
La suite ? « Une tournée j’espère ». La scène est tout pour elle. Pas étonnant pour quelqu’un qui s’est construit sur les scènes des festivals de Guyane, de Paris, ou encore d’Afrique. « La scène est primordiale pour moi, elle permet de vivre de manière indépendante de son métier ».
En attendant, Elsa Martine sera en concert, demain mercredi, au théâtre des Trois Baudets, à Paris. A ne pas rater !
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