Le chef de l’Etat camerounais, Paul Biya, a décidé de reporter d’une semaine les élections législatives et municipales prévues ce dimanche. A cause d’un manque criant d’organisation, la capitale n’a pu obtenir le matériel électoral à temps.
Les élections législatives et municipales prévues ce dimanche au Cameroun ont été reportées in extremis au 30 juin prochain. » Maintenir le scrutin aurait été aller à l’encontre de ce que nous souhaitions, à savoir un scrutin clair et transparent. C’est pour cela que j’ai pris la décision de le reporter « , a tenté de rassurer le chef de l’Etat camerounais, Paul Biya, lors d’un entretien radiotélévisé improvisé. » Je vous demande de me faire confiance et je vous donne l’assurance que tout se passera très bien le 30 juin prochain. J’y veillerai moi-même « , a-t-il ajouté.
Environ 4,5 millions de Camerounais devaient élire leurs 180 députés et les conseils municipaux de 336 communes. C’est la première fois que le Cameroun organisait des élections couplées. Une double consultation ratée : dimanche au matin, le matériel électoral – urnes, isoloirs, bulletins – était indisponible dans la plupart des bureaux de la capitale, alors que le vote avait commencé dans plusieurs régions du pays.
Limogeages en série
Les têtes des principaux responsables de cette désorganisation sont tombées le jour même : le ministre de l’Administration territoriale, Ferdinand Koungou Edima, a été limogé ainsi que Jérôme Mvondo, le directeur général de la Société de Presse et d’Editions du Cameroun (Sopecam), seule imprimerie à avoir obtenu le marché d’impression du matériel électoral et qui s’est révélée incapable de tenir les délais.
La vice-présidente de l’Observatoire national des élections (Onel), Acha Morfaw, a annoncé la création de cellules de crise dans les différents domaines concernés. Elle a précisé que les votes déjà enregistrés ne seront pas pris en compte. La campagne va se poursuivre durant toute cette semaine et le président Biya a d’ores et déjà appelé ses concitoyens au calme.