En République Démocratique du Congo, l’archevêque de Kinshasa, a attaqué la Céni. Lors de la messe de Noël, le cardinal Fridolin Ambongo a déploré un « gigantesque désordre » lors des élections générales du 20 décembre. La réponse du patron de la centrale électorale n’a pas tardé.
« Un gigantesque désordre organisé, planifié ».
En République Démocratique du Congo, l’opportunité de la célébration de la messe de Noël, dimanche soir, a été saisie par l’archevêque de Kinshasa pour tirer à boulets rouge sur la Commission électorale nationale indépendant. Ce lundi 25 décembre, Denis Kadima, président de la Céni apporte sa réplique. Surtout que le cardinal a fait état d’un « gigantesque désordre » dans l’organisation de ces scrutins.
A l’appel à voter, « avec engouement et détermination, nous étions sortis nombreux exprimer démocratiquement nos préférences », a dit l’archevêque. « Mais hélas, ce qui aurait dû être une grande célébration des valeurs démocratiques, s’est vite transformé, pour beaucoup, en frustrations », a-t-il regretté. Pour lui, « ce qui s’est passé, les éléments qui sont à notre disposition, je suis votre pasteur, ces éléments-là arrivent à moi, nous venons d’assister à ce qu’on pourrait appeler un gigantesque désordre organisé, planifié ».
« La CENI n’était pas prête à organiser les élections »
Appelant le peuple congolais à témoin, le cardinal se dit inquiet : « quelle image donnons-nous de notre pays sur la scène internationale ? Comment pouvons-nous descendre aussi bas ? », demande-t-il. Et l’homme de l’église de charger la Commission électorale. « La CENI n’était pas prête à organiser les élections, le 20 décembre. Elle a voulu faire une organisation par défi, mais voilà les conséquences », a accusé Fridolin Ambongo, dimanche soir.
Ce lundi, le président de la Commission nationale électorale indépendante répond au cardinal. « C’est un désordre qui a émergé, comme on l’a vu là. Mais ce n’est pas nous qui sommes à l’origine de ce désordre. Au contraire, nous avons essayé, par tous les moyens, de répandre les choses et d’appeler la police. Il y a des gens qui sont arrêtés en ce moment », a déclaré Denis Kadima sur RFI.
« La société aussi a un rôle à jouer »
« Il y a des machines qui sont en sécurité avec l’intervention de l’armée parfois. J’ai fait intervenir l’armée à Kisangani, par exemple. Donc, nous n’avons pas croisé les bras. Le désordre à certains endroits a eu lieu, mais ce n’est pas avec la bénédiction de la Céni. C’est cela aussi qu’il faut retenir. C’est ça notre société », regrette le président de la Commission nationale électorale indépendante (Céni).
« Chaque fois qu’on me demandait :’’Est-ce que vous allez organiser de bonnes élections ?’’ J’ai toujours dit, cette question ne peut pas être posée à la seule Céni, on doit la poser à tout le monde. Parce que nous, nous nous occupons de la gestion électorale. Il y en a qui s’occupent de la sécurisation, d’autres s’occupent du financement. Et puis la société aussi a un rôle à jouer », a indiqué Denis Kadima.