Jour d’élections présidentielles au Cameroun, ce dimanche 9 octobre 2011 s’est déroulé de manière particulièrement calme. Sept millions et demi d’électeurs étaient attendus dans les bureaux de vote, mais l’affluence n’a pas été au rendez-vous…
Les 24 000 bureaux de vote installés, parfois avec quelque retard, dans tout le Cameroun, ont fermé à 18h00, dimanche 9 octobre 2011, sans avoir vraiment fait le plein. Tout au long de la journée, les opérations se sont déroulées de manière fluide : autant dire que les Camerounais n’ont pas paru se passionner pour un scrutin… sans grand enjeu apparent.
Les 22 candidats qui s’opposent au Président sortant Paul Biya n’ont pas vraiment réussi à convaincre l’électorat qu’ils étaient porteurs d’alternance. Beaucoup sont suspectés de n’avoir pris part à l’élection que pour récupérer les 30 millions de Francs CFA mis à disposition de chaque candidat par l’Etat afin d’assurer ses frais de campagne !
En outre les règles du jeu favorisent objectivement le Président sortant : dans un scrutin uninominal à un tour, la dispersion des candidats de l’opposition joue évidemment en faveur du candidat le plus connu, a fortiori quand il peut mettre en avant des éléments de bilan. Or la situation économique camerounaise a eu tendance à s’améliorer au cours des derniers mois, après les années de crise et d’ajustement structurel…
Certains candidats ont dénoncé dès ce dimanche les failles de l’organisation du scrutin : certains électeurs ont reçu plusieurs cartes, d’autres n’ont jamais reçu la leur et votaient, s’ils étaient bien inscrits sur les listes affichées dans chaque bureau de vote, avec leur carte d’identité ou leur passeport. Enfin les bureaux de vote, en plusieurs endroits, ont ouvert avec retard et les Présidents des bureaux de vote n’étaient pas tous présents à 8h00, comme cela avait été prévu…
Pour sa part, le Chef de l’Etat sortant a voté sans encombre avec son épouse à la mi-journée dans son bureau de vote de Yaoundé (cf ci-dessous la photo de ce moment réalisée pour le site de la Présidence de la République du Cameroun).
Mais la passion n’était pas vraiment au rendez-vous, c’est le moins que l’on puisse dire, pour ce rendez-vous électoral sans grand enjeu, où la reconduction de Paul Biya parait d’avance acquise, même sans enthousiasme et même sans qu’il y ait besoin de trucage !