Pour une meilleure organisation des prochaines élections législatives au Togo, l’Assemblée nationale togolaise a procédé lundi, à une première partie d’élection des membres de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni). Parmi les six élus, on compte trois membres des partis politiques extraparlementaires parmi lesquels la Convention Démocratique des Peuples Africains, CDPA. Les trois autres membres sont issus de la société civile.
De notre correspondant
Le processus de mise en place d’une nouvelle Commission électorale nationale indépendante (Ceni) a eu lieu hier, sans la présence des représentants du Comité d’Action pour le Renouveau (CAR) qui regroupe des partis politiques de l’opposition siégeant au parlement.
En effet, lors d’une conférence de presse, hier, le CAR a fait savoir qu’il n’enverrait pas de représentant à la Ceni. « La Ceni est un arbitre qui doit être impartial pour que les élections se déroulent dans la paix. Si l’institution est déséquilibrée, elle penchera nécessairement en faveur de l’une des partis, ce qui prédispose à des lendemains difficiles », a annoncé Dodji Apévon, le président du CAR. Ce dernier estime que cette procédure ne respecte aucune disposition légale issue de l’accord politique global, « un accord signé entre le pouvoir et l’opposition sous la médiation de Blaise Compaoré en 2006 au Burkina Faso suite à la crise post électorale de 2005 au Togo ».
Selon lui, il est impossible de renouveler la Ceni actuelle sans un dialogue franc et sincère, réunissant la majorité et l’opposition. En se basant sur une disposition de l’accord politique global qui stipule en son annexe 1 que : « la Ceni est composée de façon équilibrée entre la mouvance présidentielle, les partis d’opposition et la société civile », il a également invité l’ensemble de la classe politique togolaise au dialogue et pense que le pouvoir cherche à amputer l’opposition d’une partie du nombre de représentants à la Ceni auxquels elle a droit, pour les attribuer à des partis de la majorité gouvernementale. Si cette manœuvre réussit, selon le CAR, cela donnerait dans les meilleurs des cas, seulement 5 représentants pour l’opposition, contre 12 pour le pouvoir. Ce que le CAR juge inacceptable.
La CDPA, l’un des partis de l’opposition ayant pris part à cette élection a, de son coté, réagi suite à l’annonce du CAR tout en prenant acte de l’élection de Sibabi Boutchou, son représentant à la Ceni dont la candidature a été soumise en juin 2012. La CDPA s’étonne de ce renouvellement qui arrive alors que le consensus sur la composition de la nouvelle Ceni n’a pas encore eu lieu. Elle a dénoncé ce qu’elle qualifie de tentative de passage en force.
« Il n’est pas question pour la CDPA de prendre part à cette Ceni. Elle va contester ce passage en force de sorte que la Ceni qui va conduire aux prochaines élections réunit le plus de consensus possible », a laissé entendre Johnson Adjamagbo, secrétaire général du parti.
Le Togo doit organiser des élections législatives et locales selon une recommandation de la Cour constitutionnelle, avant le 11 novembre 2012. Cependant, selon toute vraisemblance, cette élection se tiendra au cours du premier trimestre de l’année 2013.