Un mois après les élections législatives qui ont donné largement vainqueur le parti au pouvoir au Botswana, l’opposition conduite par l’UDC (Coalition pour un Changement Démocratique, en français) de Duma Boko n’a toujours pas digéré cette victoire. Son dernier acte : l’introduction d’un recours en annulation du scrutin dans près de la moitié des circonscriptions où le BDP (Parti Démocratique du Botswana, en français) s’est imposé.
L’UDC accuse le parti au pouvoir au Botswana, le BDP, d’avoir remporté la victoire par la fraude dans certaines circonscriptions électorales et décide de saisir la justice. « Nous pensons qu’il y a eu des irrégularités dans certaines circonscriptions (…). L’UDC ne renoncera pas avant que justice soit faite », a déclaré à l’AFP Moeti Mohwasa, porte-parole du parti d’opposition. En posant cet acte, l’opposition botswanaise exerce une prérogative légale, dès lors qu’après la proclamation des résultats, elle dispose de 30 jours pour faire appel des résultats.
Il faut préciser que depuis son accession à l’indépendance en 1966, ces élections ont été les toutes premières avec un réel suspense pour le Botswana dirigé sans partage par le BDP. A quelques jours du scrutin, tous les observateurs de la vie politique botswanaise se demandaient si l’heure de l’alternance avait sonné pour le pays. En cause, la guerre fratricide au sein du BDP, entre l’actuel Président, Mokgweetsi Masisi et son mentor, l’ex-président, Ian Khama qui avait alors claqué la porte du parti fondé par son père pour apporter son soutien à l’opposition. Mais à l’arrivée, le séisme électoral n’a pas eu lieu. Masisi a été élu, ce qu’avait immédiatement contesté Duma Boko, le leader de l’UDC, accusant le BDP d’avoir « délibérément organisé un vol du scrutin ».
La justice botswanaise dispose de 90 jours pour statuer sur les requêtes de l’opposition. Cependant, même si la Haute Cour accédait à toutes ces requêtes, cela ne remettrait pas en cause la majorité absolue du BDP qui a une avance confortable sur l’opposition.