Mercredi 20 décembre 2023. Jour fatidique. Jour tant attendu. Pendant plusieurs mois, les Congolais se sont demandé si la CENI parviendrait à organiser les élections ce jour, et ceci jusqu’au dernier moment. Depuis 6 heures heure locale (5 heures GMT) certains bureaux de vote ont ouvert à Kinshasa, conformément à ce que prescrivent les textes. Dans d’autres, les électeurs sont en train d’attendre l’ouverture pour accomplir leur devoir civique. À Bunia, chef-lieu de la province de l’Ituri dans l’Est du pays, le vote a commencé dans certains bureaux.
Au total, environ 44 millions de Congolais doivent sortir pour choisir non seulement leur Président, mais également leurs députés nationaux comme provinciaux et leurs conseillers municipaux. Des élections à haut risque au regard des propos haineux et accusateurs qui ont jalonné la campagne électorale.
L’appel du président de la CENI
Mardi soir, à la veille du scrutin, Denis Kadima, le président de la CENI s’est adressé à ses compatriotes en ces termes : « La CENI est consciente qu’un retard important ou un manque de confiance dans les résultats peuvent faire dérailler l’ensemble du processus électoral, rendant sans importance le succès et l’acceptation de toutes les autres étapes ». Et d’ajouter : « Pour qu’il y ait confiance, il faut la transparence et l’exactitude. C’est la raison d’être du centre Bosolo qui est un cadre où toutes les parties prenantes vont suivre la compilation des résultats en temps réel ». Pour Denis Kadima, la CENI a toujours fonctionné sur la base de cinq principes « d’inclusivité, de transparence, d’indépendance, d’impartialité et de professionnalisme » qui lui ont permis d’établir une « liste électorale crédible ».
Tout en rappelant les défis logistiques auxquels se confronte son institution, Denis Kadima a tenu à rassurer, comme il l’a toujours fait depuis le début, ses compatriotes. « Il est évident, poursuit-il, que ces défis logistiques peuvent rendre difficiles nos opérations par endroits, mais nous essayons d’y faire face avec les moyens en notre possession, malgré les prévisions apocalyptiques que nous lisons et entendons ici et là. Je demande aux candidats de nous faire confiance et de s’abstenir des déclarations inflammatoires, pendant cette période sensible ».
25 000 observateurs de la CENCO-ECC déployés sur le terrain
Pour suivre le processus électoral et le vote, des observateurs internationaux comme ceux de l’UA ou de la SADC sont déployés sur le terrain. Au plan national, il y a également des missions d’observation qui ont été envoyées dans différentes régions du pays pour s’enquérir du déroulement des opérations. Parmi ces missions au plan national, l’une des plus importantes est celle de la CENCO-ECC, la mission conjointe de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) et de l’Église du Christ au Congo (ECC). Au total, la mission CENCO-ECC a mobilisé 25 000 observateurs à travers le pays.
« Ces observateurs utiliseront une liste de contrôle standardisée pour recueillir l’information sur la qualité de vote, le dépouillement et de l’annonce des résultats dans les bureaux de vote de toutes les provinces et des villes où se dérouleront les élections », ont expliqué les responsables de la mission CENCO-ECC à l’occasion d’une conférence de presse organisée mardi. Ces responsables ont également annoncé la mise en place d’un système de dépouillement parallèle des résultats de l’élection présidentielle en particulier.