Élections en RDC : l’Union Africaine déploie 65 observateurs sur place


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Moussa Faki Mahamat, Président de la Commission de l'Union africaine
Moussa Faki Mahamat, Président de la Commission de l'Union africaine

A cinq jours des élections générales prévues pour le 20 décembre en RDC, la mission d’observation de l’Union Africaine est déjà sur place.

Ils sont au total 65, les membres de la Mission d’observation électorale de l’Union Africaine (MOEUA) à avoir foulé le sol kinois, depuis le mercredi 13 décembre 2023. Cette mission « s’entretiendra avec les parties prenantes au processus et observera les derniers jours de la campagne et les opérations du vote », précise un communiqué de l’Organisation panafricaine. « Sur la base de ses conclusions, poursuit le communiqué, la mission publiera sa déclaration préliminaire après le jour du scrutin ». De façon détaillée, les 65 observateurs devront suivre, de bout en bout, le processus en cours jusqu’à la tenue du vote, et ceci en toute impartialité. Après avoir suivi tout le processus jusqu’à son terme, la mission devra formuler des recommandations visant à permettre d’améliorer à l’avenir les processus électoraux.

L’Union Africaine prend ses responsabilités là où l’UE s’est désistée

La présence d’observateurs internationaux permet de donner un caractère quelque peu crédible aux élections organisées généralement dans les pays africains où très souvent, les dés sont pipés d’avance. C’est pourquoi la présence de la mission de l’UA est nécessaire. Dans le cas de la RDC, le processus électoral faisait, depuis le début, l’objet de vives critiques de la part d’une bonne partie de la classe politique, notamment l’opposition qui soutient que la CENI est en train d’agir pour permettre une réélection frauduleuse de Félix Tshisekedi. Ce que le président de la CENI, Denis Kadima, n’a jamais admis.

Il y a quelques jours, l’Union Européenne, qui avait quand même annoncé qu’elle allait déployer quelque 80 à 100 observateurs, est revenue sur sa décision. En effet, le 29 novembre 2023, la porte-parole du service diplomatique de l’Organisation, Nabila Massrali, a déclaré : « En raison de contraintes techniques échappant au contrôle de l’UE, nous sommes contraints d’annuler la mission d’observation électorale ». En toile de fond, il y a la question sécuritaire évoquée dans un autre communiqué publié la veille.

Beaucoup de Congolais craignent que les élections entraînent le pays dans un cycle de violences dont la campagne a peut-être livré les prémices.

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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