Les rêves présidentiels du chanteur Wyclef Jean pourraient s’envoler. L’artiste qui affirme avoir reçu des menaces de mort devra attendre le 20 août pour être fixé sur son sort. Selon un communiqué publié mardi soir, le Conseil électoral provisoire a reporté de trois jours la publication de la liste définitive des candidats à la présidentielle de Haïti.
Le rappeur Wyclef Jean se cacherait « dans un endroit tenu secret ». C’est ce qu’a révélé mercredi le quotidien britannique, The Guardian. L’ancien membre des Fugees aurait reçu des menaces de mort, après l’annonce de sa participation aux présidentielles de Haïti. Wyclef Jean a envoyé une série de mails à l’agence de presse AP, dans lesquels il explique s’être caché et attend de savoir si le Conseil électorale provisoire (CEP) approuvera ou non sa candidature. Pour l’instant, l’institution n’a pas encore statué sur son sort.
Selon un communiqué publié mardi soir, elle a décidé de reporter de trois jours la publication de la liste définitive des candidats, initialement prévue le 17 août. « En raison des contestations déposées contre certains candidats et tenant compte des recours exercés par les concernés, le CEP a décidé de reporter au 20 août la publication de la liste définitive des candidats à la présidentielle », peut-on lire dans le document.
Persona non grata
Sur les 34 personnalités inscrites, neuf candidatures, dont celle de Wyclef Jean, font débat. Le rappeur pourrait être mis sur le banc de touche, en raison du traitement de ses déclarations fiscales aux Etats-Unis et parce qu’il ne réside pas de façon permanente sur l’île. Des informations que conteste l’un des avocats de la star, Me Joël Petit-Homme. « Nous avons prouvé que M. Jean possédait une résidence en Haïti où il est en plus actionnaire majoritaire d’une chaîne de télévision. Ses déclarations fiscales aux USA ne peuvent pas être traitées en Haïti », a-t-il soutenu.
A Port-au-Prince, la capitale haïtienne, des rumeurs circulaient mardi sur l’éviction prochaine de Wyclef Jean de la course à la présidentielle, réclamée par le pouvoir en place. Une accusation démentie par le CEP qui affirme travailler « en toute indépendance ». « Le Conseil veut une fois de plus donner la garantie au peuple haïtien qu’il va organiser des élections transparentes et démocratiques. Le vote de l’électorat sera respecté », a déclaré le président de l’institution électorale, Gaillot Dorsinvil. Ce n’est pas la première fois que le Conseil se retrouve en porte à faux. Plusieurs partis d’opposition ont refusé de participer aux élections, réclamant à coup de manifestations et d’appels à la grève l’arrêt du processus électoral et le renvoi du CEP.
L’organisation des scrutins législatifs et présidentiels prévus le 28 novembre prochain s’élève à 10 millions de dollars. Ils seront financés majoritairement par la communauté internationale qui a promis 10 milliards de dollars sur cinq ans à Haïti pour sa reconstruction. Le 12 janvier dernier, l’île a été dévastée par un violent séisme qui a fait plus de 250 000 morts et 1,5 millions de sans-abri.