Alors que la Communauté internationale réclame le vote des réfugiés centrafricains dans les pays voisins aux prochaines élections législatives et présidentielles, le Gouvernement du Président Faustin Archange Touadéra marque son opposition à cette proposition.
Le débat relatif au vote des citoyens centrafricains réfugiés dans les pays voisins, à l’occasion des élections de décembre prochain, agite l’opinion centrafricaine, depuis quelques jours. En effet, pour la communauté internationale, l’opposition et la société civile centrafricaines, ces citoyens, qui ont dû fuir le pays en raison des troubles et de l’insécurité, doivent jouir de leurs droits civiques comme leurs compatriotes de l’intérieur, tel que cela avait d’ailleurs été fait en décembre 2015 et en février 2016 où pas moins de 35 000 réfugiés centrafricains établis dans les pays voisins avaient voté au premier et au second tour de l’élection présidentielle.
En militant pour le vote des réfugiés, la communauté internationale, l’opposition et la société civile veulent remettre en cause la nouvelle loi électorale en vigueur dans le pays et déjà approuvée, aussi bien par l’Assemblée nationale que par la Cour constitutionnelle, et qui écarte les réfugiés du processus d’enrôlement des électeurs actuellement en cours. C’est pourquoi, à l’occasion d’une conférence de presse qu’il a tenue hier, mercredi, Ange-Maxime Kazagui, ministre centrafricain de la Communication et des Médias et porte-parole du gouvernement, a reprécisé la position du Gouvernement sur la question.
« Le vote des réfugiés n’est pas une obligation constitutionnelle, elle n’est pas une obligation légale. Mais le vote des réfugiés, le gouvernement en a fait une obligation morale à la demande amicale de nos partenaires, mais aussi à la réflexion sur la question. On ne peut pas continuer à faire de la Centrafrique un pays d’exception. Qui a deux pays au monde où il y a le vote des réfugiés ? Cela a été fait par exception dans notre pays lors de la précédente élection », a-t-il martelé.
Par ailleurs, Ange-Maxime Kazagui a indiqué que le vote des réfugiés requiert également l’agrément des autorités des pays d’accueil. Or sur les six pays limitrophes dans lesquels se trouvent des réfugiés centrafricains, seuls deux ont donné cet agrément, à en croire le ministre.
Il faut rappeler que les élections sont prévues pour le 27 décembre 2020, et que le gouvernement tient au respect du calendrier électoral en dépit d’importants retards enregistrés dans les opérations de recensement des électeurs.