Ce dimanche, les électeurs centrafricains étaient allés aux urnes sans que l’explosion de violence crainte par tout le monde à Bangui n’ait eu lieu. Le pire a pu être évité grâce au dispositif sécuritaire déployé. Cependant, de nombreux bureaux de vote n’ont pu ouvrir à l’intérieur du pays.
Les Centrafricains sont allés voter, ce dimanche, pour leur Président et les 140 députés du Parlement. « Globalement le vote a eu lieu et les électeurs sont venus. Il y a eu un engouement (…) malgré des petits soucis sécuritaires dans quelques endroits », a confié à l’AFP, en fin de journée, Théophile Momokoama, rapporteur général de l’Autorité Nationale des Elections (ANE).
Mais, cet avis n’est guère partagé par plusieurs observateurs. En effet, les populations de plusieurs localités du pays contrôlées par les rebelles n’ont pu voter. C’est le cas de la préfecture de la Nana-Mambéré, au Nord-ouest, où tous les bureaux de vote sont restés fermés, en raison de l’insécurité. Même scénario à Bambari, Ippy, Bria, Bocaranga, Koui, Aba et Niem-Yelewa. Aucune surprise dans ce déroulement du scrutin quand on sait que depuis longtemps, environ 2/3 du territoire centrafricain étaient aux mains des rebelles
Finalement, il n’y a que très peu de régions où le vote a pu se dérouler sans incidents majeurs, grâce à la présence massive de Casques bleus, de militaires centrafricains appuyés par des Rwandais et des Russes. Au nombre de ces régions, il y a Bangui, la capitale, Obo, Ndélé et Berberati, où les électeurs sont massivement sortis. « A Bangui, cela a l’air de bien se passer mais le gros point noir, c’est que les gens ne votent pas du tout dans plusieurs localités. Nous sommes complètement aveugles sur la situation en dehors de la capitale », a confié, sous anonymat, un observateur de l’Union Européenne.
A Bozoum, les velléités des groupes rebelles ont été contrées par les Casques bleus grâce à qui le vote a pu s’effectuer, même si le dépouillement a été lancé à 13 heures.
Somme toute, des milliers de Centrafricains ont été exclus de ces élections qui risquent de porter des responsables à la légitimité douteuse à la tête des institutions du pays. D’ailleurs, Thierry Vircoulon de l’Institut français des relations internationales (IFRI) dit clairement que « ces élections sont partielles, non crédibles et ne respectent pas les standards internationaux ».
Les premiers résultats partiels sont attendus pour le 4 janvier, et les résultats définitifs le 19 janvier 2021.