24 heures à peine après la proclamation des résultats définitifs de l’élection présidentielle par le Conseil constitutionnel en Côte d’ivoire, la CEDEAO présente ses félicitations à Alassane Ouattara. Après avoir royalement ignoré Alpha Condé.
La CEDEAO vient d’humilier publiquement le Président guinéen, Alpha Condé, réélu pour un troisième mandat. De quoi s’agit-il en réalité ? Il a fallu la proclamation des résultats définitifs de l’élection présidentielle de Côte d’Ivoire par le Conseil constitutionnel pour que la Commission de la CEDEAO sorte un communiqué tardif de félicitation à Alpha Condé, réélu dans les mêmes conditions qu’Alassane Ouattara, quelques jours plus tôt.
Alors qu’ils ont fini les deux mandats auxquels la Constitution de leur pays respectif les autorisait, Alpha Condé de la Guinée et Alassane Ouattara de la Côte d’Ivoire ont décidé de réviser la Loi fondamentale pour remettre leur compteur à zéro et se présenter pour un troisième mandat, envers et contre la volonté de leur peuple. Les deux sont réélus au premier tour. Chose curieuse, alors que la Cour constitutionnelle guinéenne a proclamé les résultats définitifs, le 7 novembre dernier, la CEDEAO ne s’est pas prononcée, Alpha Condé a été royalement ignoré par l’institution sous-régionale.
Mais il a suffi que le Conseil constitutionnel ivoirien entérine la réélection d’Alassane Ouattara pour que la CEDEAO émette, à peine 24 heures plus tard, un communiqué officiel pour féliciter le Président ivoirien, avant de se rattraper en publiant un communiqué similaire à l’endroit du Président guinéen. La qualité de ce texte, visiblement moins élaboré que celui destiné à Alassane Ouattara, prouve à suffisance qu’il a été rédigé à la six-quatre-deux.
Comme quoi, même au sein du syndicat des chefs d’Etat, tout le monde n’est pas logé à la même enseigne : il y a des VIP et des personnalités de seconde zone.