Elections dans la pagaille en Côte d’Ivoire


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Marquées par un fort taux d’abstention (35 %), les élections départementales de dimanche en Côte d’Ivoire ont été dominées par une polémique sur les pièces d’identité exigées par la Commission électorale indépendante (CEI).

Faut-il croire ou pas le ministre Ivoirien de l’Intérieur, Emile Boga Doudou, qui se félicitait dimanche soir, que les élections départementales se soient bien déroulées ? Non, d’après la RTI (Radio Télévision Ivoirienne) et les principaux ténors de l’opposition politique. Plus de cinq millions d’électeurs ivoiriens étaient théoriquement appelés, dimanche dernier, à désigner leurs 2034 conseillers généraux et de districts parmi 70 953 candidats.Concrètement, seulement 65 % d’électeurs ont eu l’opportunité de glisser leur bulletin de vote dans l’urne. Ce faible taux de participation est à mettre au compte d’une polémique entretenue tout au long de la campagne par les quatre grandes formations qui monopolisent la vie politique en Côte d’Ivoire : qui peut voter et avec quels documents ?

Carton rouge

La Commission électorale indépendante (CEI), où siègent tous les partis, a décidé que seules les nouvelles cartes nationales d’identité (CNI) dite  » cartes vertes  » et les nouvelles attestations d’identité seraient acceptées. Or, la distribution de ces documents a été stoppée net par le coup d’Etat de Noël 1999, qui avait porté au pouvoir pour 10 mois le général Robert Gueï.

Faute de pièces d’identité conformes aux exigences de la CEI, de nombreuses personnes qui se sont présentées dans les bureaux de vote n’ont pas pu exprimer leur choix. Résultat : une participation très faible dans une belle pagaille relevée par la RTI.  » Un travail d’amateur qui mérite un carton rouge « , a dit un journaliste de la RTI dans le bureau où devait voter le président Gbagbo. Ce dernier a dû patienter trois heures pour pouvoir accomplir son devoir de citoyen. Il n’y avait ni urne ni isoloir.

Pour Alassane Ouattara, le leader du Rassemblement des Républicains (RDR),  » ce scrutin est une farce « . Farce peut-être mais les premiers résultats de ces élections départementales donnent une confortable avance (16 départements) à l’ancien parti unique, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI). Il est suivi du Front populaire ivoirien (FPI) du président Laurent Gbagbo (10 départements). Le RDR n’aurait conquis pour l’heure que 9 départements et enfin l’Union pour la Démocratie et la Paix (UDPCI) de Robert Gueï, 2 circonscriptions.

Incidents isolés

La seule satisfaction de ces élections départementales vient du calme relatif qui les a entouré. Seuls quelques incidents isolés à Abidjan et à Bouaké ont été relevés. A Bouaké, la seconde ville du pays, des échauffourées ont opposé des électeurs aux forces de l’ordre. A Abidjan, dans le quartier d’Abobo-Cloutia, la police a opéré des rafles préventives. Elle aurait embarqué vers une destination inconnue tous ceux qui n’étaient pas détenteurs de la fameuse  » carte verte « . Des élections sans  » mort d’homme « , il y a bien longtemps que l’on n’avait pas vu ça au pays des Eléphants.

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