Les coalitions des partis d’opposition seraient en passe de remporter les élections locales qui se sont tenues dimanche au Sénégal. Karim Wade, le fils du chef de l’Etat Abdoulaye Wade, prétendant à la mairie de Dakar, la capitale du pays, aurait même perdu la mairie de l’arrondissement du point E, son quartier. Ces élections devaient constituer pour lui un tremplin pour la conquête du pouvoir, lors de la présidentielle de 2012.
« Pour moi, il n’y a pas de défaite possible », déclarait, samedi, Karim Wade, candidat à la mairie de Dakar, dans une interview accordée à L’Observateur, à la veille des élections locales de ce dimanche. Mais ce sera sans doute pour une autre fois. Les Sénégalais ont fait barrage à l’ambition du fils du président sénégalais, Abdoulaye Wade, de prendre le contrôle de la mairie de Dakar.
Les premiers résultats provisoires placeraient en tête les coalitions de l’opposition. « Benno Siggil Sénégal », qui regroupe les principaux partis d’opposition, arriverait ainsi en première position dans la majorité des quatorze régions du pays, selon plusieurs radios du pays. Cette coalition devrait même remporter la capitale, Dakar, tant convoité par Karim Wade. Les coalitions « Dekkal Ngor » de Macky Sall, l’ancien président de l’Assemblée nationale (exclu dernièrement du Parti démocratique sénégalais PDS au pouvoir) et « And Ligeey Senegaal » d’Idrissa Seck, l’ancien Premier ministre (leader du parti Rewmi) seraient, quant à elles, bien placées pour gagner respectivement les régions de Louga (au nord) et de Thiès (à l’est). Dans cette dernière localité, le fils du président sénégalais, Abdoulaye Wade, a été « chassé par une pluie de pierres et des huées de citoyens hostiles», vendredi lors de la dernière journée des campagnes, rapporte Afriklive.
« Une claque monumentale »
Ainsi, celui qui déclarait, samedi, dans les colonnes de L’observateur : « je suis un gagnant. Je suis quelqu’un qui n’a jamais perdu dans la vie », aurait perdu. Le quotidien Walf Fadri parle même de « claque monumentale ». Cette défaite, si elle se confirme, serait la première du parti au pouvoir en 9 ans. Ces élections devraient, pourtant, constituer pour le président Wade et son parti un dernier test avant la présidentielle de 2012. Elles devraient aussi lancer le fils du président, Karim Wade, candidat de la coalition Sopi 2009, dans la course à la succession de son père à la tête du pays.
Le fils du président sénégalais ne cache plus son ambition présidentielle. « Je connais de grandes démocraties(…) où le fils a succédé au père », a-t-il affirmé dans le même entretien à L’Observateur. Il y a évoqué son intention de « faire du Sénégal un pays émergent ». Mais en attendant, son projet de devenir maire de Dakar est en train d’échouer.
Dimanche, quelque 5 millions de sénégalais ont voté pour désigner les conseillers ruraux, municipaux et régionaux dans 543 collectivités locales du pays.
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