La Conférence des évêques catholiques du Burundi (CECAB) a dressé le bilan du triple scrutin qui s’est tenu en date 20 mai dernier. Dans un communiqué de presse publié dans la soirée de ce 26 mai, l’église catholique indique que ses 2 716 observateurs déployés dans les différents bureaux de vote ont reconnu plusieurs irrégularités dont le bourrage des urnes et l’exclusion des mandataires des lieux de dépouillement du scrutin.
En effet, tout en reconnaissant le calme qui a régné dans les bureaux de vote lors de la tenue de ces élections, les évêques se questionnent sur la crédibilité du résultat de ce scrutin marqué par les irrégularités.
« D’après le constat qu’ils ont fait, nous reconnaissons que les élections se sont passées en général dans le calme. Mais nous déplorons beaucoup d’irrégularités quant à la liberté et à la transparence du processus électoral ainsi qu’à l’équité dans le traitement des candidats et des électeurs, tous ces éléments devant aussi caractériser des élections vraiment démocratiques. Face à toutes ces irrégularités et bien d’autres, nous nous demandons si elles ne portent pas préjudice au résultat à proclamer. La contrainte exercée sur certains mandataires à signer d’avance les procès-verbaux du dépouillement du contenu des urnes, le bourrage de certaines urnes, le vote à la place des défunts et des réfugiés, les intimidations et contraintes exercées sur des électeurs par certains administratifs qui les accompagnaient jusques dans les isoloirs »
Un appel à la tolérance et au dialogue !
Pour la promotion de la paix, de la cohésion sociale et des droits de l’homme, la Conférence des évêques catholique appelle les burundais à la tolérance et au dialogue. « Quoiqu’il en soit, autant nous condamnons toutes les injustices autant nous refusons tout recours à la voie de la violence. Comme nous l’avons déjà dit antérieurement, au cas où certains se sentiraient lésés dans leurs droits qu’ils recourent aux instances de justice habilitées pour qu’ils soient rétablis dans leurs droits (…). Nous recommandons aux pouvoirs publics de sanctionner tous ceux qui, après le vote, persécutent leurs voisins ou de décourager ceux qui seraient tentés de les tourmenter pour avoir manifesté des tendances politiques différents des leurs » , renchérit-elle.
Pour rappel, la Commission électorale nationale indépendante a proclamé Evariste Ndayishimiye vainqueur du scrutin électoral du 20 mai avec 68,72% devant le principal opposant Agathon Rwassa avec 24,19%.
Lire le communiqué complet: https://eglisecatholique.bi/index.php/fr/vie-de-l-eglise1/communiques/communique-de-la-conference-des-eveques-catholiques-du-burundi-sur-le-scrutin-du-20-mai-2020