Après la publication des résultats provisoires des élections au Burundi, Human Rights Watch indique que le triple scrutin du 20 mai était entaché d’actes d’intimidation, d’arrestations, d’allégations d’abus et de fraudes. Dans un communiqué publié ce 1er mai, cette organisation plaide pour l’ouverture d’une enquête afin établir les responsabilités dans les cas de violation des droits de l’Homme enregistrés lors de ces élections.
Pour Human Rigths Watch, l’arrestation de membres de l’opposition et la limitation de la liberté d’expression sont entre autres les abus des droits de l’Homme qui ont marqué le triple scrutin au Burundi. « Les élections se sont déroulées dans un climat extrêmement répressif, sans observateurs internationaux indépendants. Les informations faisant état de meurtres, d’arrestations arbitraires, de passages à tabac et d’actes visant à intimider les électeurs, lors de la campagne, ne devraient pas être ignorées », déclare Lewis Mudge, directeur pour l’Afrique Centrale de Human Rights Watch.
S’agissant de la déclaration de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Est, félicitant les autorités burundaises pour l’organisation des élections pacifiques, crédibles et apaisées, HRW estime que les experts de cette organisation régionale n’ont pas bien suivi le déroulement de ces scrutins : « Le gouvernement, ses partenaires internationaux et les acteurs régionaux devraient se souvenir que les élections sont l’expression du droit des électeurs pas des individus au pouvoir de choisir eux-mêmes leurs dirigeants » , ajoute M. Lewis qui prévient : « Répondre aux allégations de graves violations des droits humains et de fraude électorale par davantage de répression risquerait d’enflammer une situation déjà tendue et pourrait avoir des répercussions désastreuses ».
Pour rappel, la publication des résultats provisoires de ces scrutins par la Commission électorale nationale indépendante a suscité de nombreuses réactions dont celle de la Communauté des états d’Afrique de l’Est qui s’est dit prête à travailler avec le nouveau Président Evariste Ndahishimiye, alors que l’opposition et l’Eglise catholique ont noté plusieurs irrégularités dont le manque de transparence, la contrainte exercée sur certains mandataires à signer d’avance les procès-verbaux du dépouillement du contenu des urnes, les arrestations arbitraires et le vote à la place des défunts et des réfugiés.
A lire : Burundi : retour sur un triple scrutin sous tension