A 6 jours de l’élection présidentielle, les électeurs rentrent progressivement en possession des cartes électorales. La campagne s’intensifie dans les 10 régions du Cameroun et les 23 candidats redoublent d’efforts et de promesses.
Agence départementale d’Elections Cameroon (Elecam) dans le Mfoundi à Yaoundé IV. Il est 15h20 minutes ce lundi 03 octobre 2011. C’est presque l’heure de la fermeture des bureaux administratifs. Quelques Camerounais font le pied de grue devant la porte principale de l’antenne communale d’Elecam. Ils viennent retirer leur carte d’électeur. « On fait comment pour avoir la carte ? » demande l’un d’eux, Stephen Atem, un homme entre deux âges. Visiblement il est inquiet. L’agent de police qui se trouve de l’autre côté de la porte en grille de fer, lui répond patiemment : « Vous habitez où ? » « Etoug Ebe », répond l’autre. Le policier lui rétorque qu’il pourra retirer sa carte dans « une antenne mise sur pied à la grande chefferie de Simbock ». Atem Stephen est heureux. Il habite justement le quartier Simbock. C’est une aubaine pour lui. Cela signifie également qu’il pourra retirer sa carte et voter dans son quartier sans difficulté.
Une affiche sur le mur de la bâtisse abritant le bureau d’Elecam à Yaoundé VI nous informe que les cartes d’électeurs sont disponibles depuis le 27 septembre 2011. Au début de la distribution, les personnes qui se sont inscrites rencontraient de nombreuses difficultés pour rentrer en possession de leur carte. Les responsables d’Elecam ont décidé de travailler en collaboration avec les chefferies qui sont des structures proches des populations. Depuis lors, les choses semblent aller mieux. Sidonie ne regrette pas de s’être inscrite à Yaoundé IV. Elle apprend qu’elle pourra retirer sa carte à Efoulan, son lieu de résidence et voter à ce même endroit. « Cela m’évitera des tracasseries le jour de l’élection, le 9 octobre. Puisque la circulation sera un peu difficile, les taxis risquent d’être rares. Il est bon pour moi de voter ici à Efoulan. Je n’aurai pas de problème pour me rendre dans mon bureau de vote » nous explique-t-elle.
Dans un quartier voisin dénommé Melen 3, d’autres Camerounais sont impatients de retirer leur carte d’électeur. Fatigués, épuisés par l’attente, certains se sont assis à même le sol, dans le calme. « Je suis là depuis presque 30 minutes. On m’a demandé d’attendre» déclare une jeune dame, visiblement résignée. Assise sur un parpaing, son récépissé d’inscription et sa carte d’identité dans sa main droite tandis que la main gauche soutient sa tête. Le chef de 3e degré sa majesté Fouda Manga Joseph nous apprend que cela fait trois jours qu’Elecam a déposé les cartes d’électeurs dans son quartier pour que la chefferie en assure la distribution : « Vous venez, vous déposez votre carte nationale d’identité pour qu’on puisse retrouver votre carte d’électeur. Si on ne trouve pas la carte alors, on vous envoie dans une agence d’Elecam où grâce à des ordinateurs connectés en réseau, on retrouve les traces de votre carte et on vous indique où la retirer.
Généralement, la carte est retrouvée dans le quartier où réside l’électeur. Toujours selon sa majesté Fouda Manga, 200 à 300 cartes sont distribuées par jour dans son quartier. Il pense que les électeurs n’ont pas de souci à se faire. Le jour de l’élection, les cartes seront disponibles dans tous les bureaux de vote. Le nombre de cartes posées sur les trois tables qui se trouvent dans la grande salle où se fait la distribution nous fait comprendre que beaucoup d’électeurs ne sont pas encore passés retirer leur carte.