Elba est un chanteur congolais passionné de rumba. Dès son plus jeune âge, il entame une carrière musicale au grand dam de ses parents qui voyaient en lui un homme de Droit. Quelques jours après la sortie de son album « Bombe Atomique », Afrik.com est allé à sa rencontre.
Elba, dès l’âge de 15 ans, sort son premier single intitulé « EME », en collaboration avec son grand frère CERIDO, ce qui lui ouvre la voix du succès. Ce succès l’oblige à interrompre ses études, notamment de Droit, au grand dam de ses parents. De par sa voix grave et envoûtante, il devient, au fil des années, le chouchou des Brazzavillois. Sollicité par les grands chanteurs du Congo, Elba sort son premier album solo en 2006, après avoir chanté dans plusieurs groupes. Neuf ans plus tard, après s’être fait un nom au niveau mondial, il sort son album « Bombe Atomique » dans lequel il revalorise le style rumba.
Afrik.com : Destiné à faire des brillantes études de Droit, pourquoi vous êtes-vous orienté vers la musique ?
Elba : Tout d’abord, je me suis orienté vers la musique car cela paye bien. Il faut aussi savoir que j’ai fait de la musique bien avant mes études. J’ai fait partie de plusieurs groupes, notamment à Pointe Noire. J’ai commencé à chanter depuis l’enfance avec mon frère avant de me faire remarquer par Franco. La musique est innée chez moi, je n’ai jamais suivi de cours de chant. J’ai appris à chanter grâce aux diverses rencontres que j’ai pu faire.
Afrik.com : D’où vous vient cette passion pour la Rumba ?
Elba : J’ai travaillé avec des vieux loups de la rumba. Je suis un héritier de la vieille école. C’est eux qui m’ont donné le goût de la rumba, qui me l’ont appris. Il faut savoir qu’il y a deux rumba : la rumba odimba et la rumba fiesta. S’agissant de la rumba odimba, c’est ce que faisait Franco, ce sont avant tout des chants populaires. Pour la rumba fiesta, c’est ce qui se chante dans des chorales, ce sont des chants grégoriens. Moi, je pratique les deux. Ma passion m’est venue du fait de côtoyer ces grands de la rumba que sont Franco ou encore Cosmos.
Afrik.com : On vous nomme l’héritier de la rumba, pourquoi selon vous ?
Elba : Parce que je préserve la rumba, du passé pour le présent vers le futur, j’ai travaillé avec les vieux, je la modernise. Oui, mais pas trop, car elle peut changer de forme, il faut jouer la rumba telle qu’elle est en ajoutant quelques nuances dans la chanson. La rumba, ce sont des chants populaires. Moi en tant que chanteur j’y ajoute la sono et les choristes.
Afrik.com : Vous avez sorti votre dernier album « Bombe atomique », pourquoi vouloir revaloriser le style rumba dans la musique congolaise ?
Elba: Car actuellement, mes compatriotes ne font pas la rumba. Ils sont des profanes, ils ne connaissent rien à la rumba. Quand on écoute leur musique, on se rend compte que ce n’est pas le tempo de la rumba. A travers mon album, je revalorise le message que véhicule la rumba, en ayant recours à l’authenticité, à la rumba-mère, je regarde ce qui a été fait avant et je m’y mets. La véritable rumba, c’est la rumba authentique, c’est la rumba à l’époque de base.
Afrik.com : Quels sont vos futurs projets ?
Elba : Devenir un grand producteur, comme je l’ai fait dans « Bombe Atomique », pour produire d’autre musiciens, ma musique. J’ai un enfant qui est chanteur, il chante, je vais le produire. Il a son propre style, mais je pourrais le former, il fait du ndombolo. Par ailleurs, je compte faire un concert en juin prochain, à Lubumbashi ainsi qu’en Tanzanie afin de faire la promotion de mon dernier album.