Le jeune Marocain récemment embauché par le Paris St Germain vit un rêve. Il a trouvé sa place dans l’un des meilleurs clubs de D1 française. Comme 30 millions de ses compatriotes un autre songe ne le quitte plus. Voir son pays organiser la coupe du Monde 2006. Interview exclusive.
Talal El Karkouri compte s’affirmer, plaire – et surtout – garder ses repères en cultivant sa différence. Rien d’étonnant alors, si le footballeur marocain a planté ses crampons au PSG tout gardant sa place au sein des Lions de l’Atlas. Après avoir participé à un chat en direct sur le site du club parisien, le petit nouveau est resté fidèle à sa réputation de gars modeste et sympathique en répondant aux questions d’Afrik.com, avec un naturel et une spontanéité confondante.
Afrik : Talal El Karkouri, selon El Karkouri, ça donne quoi ?
Talal : Un être plutôt réservé, casanier, super ambitieux, qui respecte autrui, aime être respecté en retour et apprécié à sa juste valeur. Je donne tout pour arriver au bout de mes performances et justifier la confiance de ceux qui croient en moi.
Afrik : D’après vous, être affilié à un club étranger équivaut-il à un billet en première classe pour la sélection nationale ?
Talal : Il n’y a aucun doute que le fait d’avoir été choisi par le PSG atteste des performances d’un joueur. Bien sûr, passer par un club de l’élite permet d’apporter une expérience supplémentaire au collectif de la sélection nationale. Cependant ce n’est pas une règle et encore moins un critère. Personnellement, je considère que c’est un honneur de porter le maillot de mon pays et d’avoir l’opportunité de séduire à l’étranger.
Afrik : Vous venez de débarquer au sein du PSG. Comment votre mutation s’est-elle passée ?
Talal : Je m’adapte bien à l’équipe et à sa logique d’entraînement qui me convient. La communication est facilitée par la langue française que je maîtrise assez bien et la tactique des Parisiens ne s’oppose pas à ma conception du jeu. Je parviens à préserver mon style, en en gardant l’esprit. Je dirais même que je le perfectionne au contact du PSG.
Afrik : Marocain au sein d’une équipe étrangère, pensez vous être un exemple pour la communauté africaine vivant en France ?
Talal : J’espère de tout coeur être un exemple pour la communauté marocaine qui ne manque pas de talents et de compétences en tous domaines et, plus largement, aux Africains, vu mon appartenance et mon attachement à ce continent qui ne demande qu’à avoir sa chance et être plus pris au sérieux.
Afrik : Comment avez-vous vécu le changement ?
Talal : Je découvre une autre façon de vivre, un autre mode de communication, une autre infrastructure. Cela ne me choque pas et ne me pose absolument aucun problème d’adaptation. Je n’ai pas à me plaindre.
Afrik : Le PSG est-il une étape avant de passer à d’autres grands clubs tels le Real ou Manchester ?
Talal : Demandez-moi déjà d’accomplir ma tâche, ce qu’on attend de moi et de gérer au mieux ce qui m’arrive ! Je suis, de nature, très patient. Je n’aime pas brûler les étapes, même si je vise très loin. Je me concentre sur mon présent et mon présent actuellement, c’est le PSG. Si j’excelle, si l’on estime – et moi aussi – que ma mission est accomplie, alors pourquoi pas ?
Afrik : Avez-vous déjà songé à acquérir la nationalité française pour jouer avec les Bleus ?
Talal : Alors, là ! Cette idée ne m’a jamais effleuré l’esprit… D’abord l’équipe nationale, Ensuite, assouvir l’espérance d’innombrables supporters. Enfin, réussir une brillante carrière et être à la hauteur de ce qu’on attend de moi, car je n’aime pas décevoir. Voilà l’ordre de mes priorités.
Afrik : La chance de votre vie, ce serait quoi ?
Talal : La coupe du Monde !
Afrik : Après votre intégration au PSG et la popularité dont vous jouissez aujourd’hui, parmi les choses qu’on attend de vous, vous demande -t-on de participer à l’effort marocain et d’appuyer sa candidature à la coupe du Monde 2006 ?
Talal : Inutile de rappeler les efforts déployés par le Maroc pour être aux normes et réaliser le rêve de tout un continent. Tout le monde s’accorde à reconnaître que la requête est parfaitement légitime. Pour ma part, je suis conscient de l’enjeu et je fais tout mon possible en qualité de joueur marocain pour que mon pays soit retenu.
Si la situation l’exige, même si la demande ne m’a pas été formulée concrètement, je suis prêt à payer de ma personne devant les médias et le temps nécessaire pour cela.
Meriem Mnaouar