Voilà un album qui vous réveille et vous réchauffe le coeur dès les premières minutes d’écoute ! El Kado est un artiste plein d’énergie à découvrir d’urgence.
El Kado a joué pendant des années de la guitare dans la rue et les bars, en autodidacte – « je ne connais pas le solfège », avoue-t-il encore. Né à Watterlos, dans le Nord de la France, dans une famille de musiciens d’origine algérienne (son prénom est Kader), il est d’abord boxeur, et barman pour gagner sa vie. C’est un job en Camargue qui le met au contact de la guitare flamenco : une passion est née.
Il se met alors à apprendre cet instrument, aux côtés du patron du bar de Camargue où il est employé, qui est un guitariste passionné : Nicolas Bouquet. Revenu à Lille, il prend des cours de guitare flamenco auprès du guitariste lillois Pierre Tisseire : un travail acharné, 8 heures par jour, pour maîtriser l’instrument. Il monte alors plusieurs formations, dont un duo avec Tisseire et une formation arabo-andalouse avec ses frères et oncles, et se produit dans des bars, dans diverses villes, et jusqu’à Londres.
Le développement d’un style original
Son objectif alors : enregistrer un album. Pour amasser les sous nécessaires, il s’installe rue de Béthune, à Lille, et joue des heures durant. Le succès auprès des passants est immédiat, qui lui permettra d’auto-produire son premier album, « Tourbillon », en 2000, ses propres compositions. Il a trouvé son style : « du flamenco oriental : une rythmique hispanisante et des mélodies influencées par les mélodies du Maghreb », explique-t-il. Et il est repéré par un vendeur de la Fnac, qui l’encourage à poursuive: c’est ainsi que ce deuxième album voit le jour.
Que fait El Kado aujourd’hui ? Il continue de jouer dans la rue et les bars. « Il faut être fort psychologiquement, explique-t-il. C’est difficile de faire comprendre qu’on ne fait pas la manche. Je suis parfois regardé avec mépris alors que je fais ça par amour de la musique ». À Lille, où son premier album, distribué par Harmonia Mundi, avait déjà très bien marché, la Fnac a déjà vendu 5000 exemplaires de ce dernier album, « Arabesque », diffusé par Dom disques. Et sur internet, le buzz « El Kado » commence à circuler sérieusement sur les sites et les blogs consacrés à la guitare ou au flamenco… Attention : on n’a pas fini d’entendre parler d’El Kado – d’ailleurs, il prépare déjà son troisième album.