Washington a vivement dénoncé, lundi, les condamnations à mort de 683 personnes accusées de violence et de meurtre contre des policiers durant les manifestations pro-Morsi en Egypte. La diplomatie américaine a appelé les autorités égyptiennes à annuler ces peines.
Les Etats-Unis ont dénoncé lundi les condamnations à mort de 683 pro-Morsi et ont appelé les autorités égyptiennes à annuler ces peines ainsi que celles imposées fin mars contre plus de 500 autres.
Le porte-parole de la Maison Blanche, Jay Camey, a désigné « le verdict d’aujourd’hui (lundi), comme celui du mois dernier » comme « un défi aux règles les plus élémentaires de la justice internationale ». « Les Etats-Unis sont profondément préoccupés par le recours continuel aux procès et aux condamnations de masse en Egypte, et particulièrement les condamnations à mort de 683 accusés », a écrit M. Carney dans un communiqué.
« Ce verdict est totalement incompatible avec les obligations de l’Egypte en termes de droits de l’homme », a-t-il poursuivi. « Les dirigeants égyptiens doivent prendre position contre ces mesures illogiques (…) et reconnaître que la répression de la contestation pacifique ne fera que nourrir l’instabilité et les radicalisations que l’Egypte dit vouloir empêcher ». « Nous pressons le gouvernement égyptien de mettre fin aux procès de masse, d’annuler les condamnations (de lundi) et les précédentes (du 24 mars), et de faire en sorte que tous les citoyens bénéficient d’un procès équitable », poursuit le communiqué.
Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Nabil Fahmy, actuellement en visite à Washington, a, de son côté, déclaré que les relations entre son pays et les Etats-Unis, alliés depuis 35 ans, demeuraient difficiles depuis la révolution de février 2011. Les relations « pourraient connaître encore des périodes de turbulences », a dit M. Fahmy.
L’ambassadeur d’Egypte à Washington a, quant à lui, déclaré, en réponse aux « déclarations critiques des Etats-Unis », que la justice égyptienne était indépendante, précisant que ces condamnations pourraient être interjetées en appel. « Mais il est dans l’intérêt des deux pays de revigorer les fondements uniques de la relation Egypte/Etats-Unis, laquelle semble être à la dérive ces dernières années », a-t-il toutefois plaidé. Pour ce faire, ce dernier a appelé Washington à reconnaître « l’existence d’une nouvelle Egypte avec un peuple vigoureux et exigeant (…) qui n’acceptera pas de pression extérieure ».
D’ailleurs, le tribunal de Minya, a commué lundi la peine de mort en prison à vie pour 492 des 539 personnes condamnées fin mars. Quant aux condamnations à mort des 683 accusés, elles doivent être encore approuvées par le mufti d’Egypte, une étape considérée comme une formalité dans le système judiciaire.
Depuis la destitution par l’armée du président Mohamed Morsi, le 3 juillet 2013, plus de 1 400 personnes ont été tuées et 15 000 autres arrêtées.