Les manifestants pro-Morsi sont revenus à la charge ce week-end. Au moins cinquante d’entre eux ont été tués et 268 blessés dimanche 6 octobre dans des affrontements avec les forces de l’ordre.
La fête nationale en Egypte, célébrée le 6 octobre et qui commémore la victoire sur Israël pendant la guerre du Kippour en 1973, a été marquée par des heurts entre manifestants pro-Morsi et forces de l’ordre. En marge des festivités, la manifestation organisée par les Frères musulmans a dégénéré. Au moins cinquante civils ont été tués, 45 au Caire et 5 dans d’autres villes du sud, selon le ministère de la Santé, et près de 268 blessés. Le pays n’avait pas connu de pareil bilan depuis la semaine de répression qui avait débuté le 14 août lorsque des centaines de manifestants pro-islamistes avaient été tués. L’état d’urgence, décrété à la même date, autorise les forces de l’ordre à tirer à balle réelle sur tout individu susceptible de troubler l’ordre public. Depuis, plus d’un millier de manifestants pro-Morsi ont été tués et plus de 2000, dont les dirigeants des Frères musulmans, ont été arrêtés.
Les pro-Morsi n’ont pas dit leur dernier mot. L’Alliance contre le coup d’Etat, dirigé par les Frères musulmans, dont le parti a été dissous par le gouvernement en tant qu’organisation non gouvernementale, a appelé les Egyptiens à manifester cette semaine. Les étudiants des universités ont eux-aussi été appelés à descendre dans la rue pour dénoncer les « massacres qui se poursuivent ». L’armée a déployé ses blindés autour de la place Tahrir et n’hésite pas à disperser les partisans de Mohamed Morsi à coups de grenade lacrymogène et de chevrotine comme ce fut le cas ce dimanche. Les pro-Morsi sont accusés par le ministère de l’Intérieur d’avoir ouvert le feu sur les forces de l’ordre et vandalisé des biens publics. Au moins 423 personnes ont été arrêtées. Le ministère de l’Intérieur avait prévenu qu’il « ferait face avec fermeté » à toute tentative de perturber les célébrations de la victoire de l’Egypte contre Israël lors de cette guerre de 1973.
Les Egyptiens fêtent la victoire de l’’Egypte
En parallèle, quelques milliers d’anti-Morsi s’étaient donnés rendez-vous dimanche sur la fameuse place Tahrir afin de célébrer l’armée. La foule brandissait de nombreux portraits du général Abdel Fattah Al-Sissi, chef d’état-major, vice-Premier ministre et ministre de la Défense. Depuis le putsch anti-Morsi, Al-Sissi est considéré comme le nouvel homme fort de l’Egypte. « L’armée, la police et le peuple sont ensembles, main dans la main… Nous protégerons l’Egypte, le peuple égyptien et la volonté des Egyptiens », a-t-il scandait à la foule euphorique.