Les autorités égyptiennes ont provisoirement fermé la chaîne privée Al-Faraïn. Cette suspension renforce un climat assez hostile à la liberté de la presse en Egypte.
La presse connaît une atmosphère délétère en Egypte. La chaîne publique égyptienne a annoncé que la chaîne privée Al-Faraïn sera suspendue pour un mois, rapporte l’AFP. Elle pourrait même être définitivement fermée si elle « continue ses exactions ». Il est reproché à la chaîne son positionnement très critique de la politique des Frères musulmans dont est issu le Président Mohamed Morsi.
Al-Faraïn est réputée pour son soutien à l’ancien président déchu, Housni Moubarak et son hostilité à la confrérie des Frères musulmans.
Le parquet a de son côté annoncé qu’elle comptait ouvrir une enquête contre le propriétaire de la chaîne, Tewfik Okacha, pour incitation « au meurtre du Président Mohamed Morsi et au renversement du pouvoir. »
Manque d’indépendance de la presse ?
La presse semble souffrir d’un manque de liberté d’expression dans le pays des pharaons. Ce jeudi, ces trois journaux de la presse indépendante ont décidé de laisser l’encart de leur éditorial en blanc.
« Cet encart reste blanc pour protester contre la tentative des Frères Musulmans d’imposer leur contrôle à la presse et aux médias appartenant au peuple égyptien », écrit Al-Watan, l’un des journaux qui ont protesté.
Ces journaux reprochent aux Frères musulmans, majoritaires à l’Assemblée nationale, la Choura, d’avoir nommé des directeurs et rédacteurs-en-chef à des titres de la presse gouvernementale, dont plusieurs personnes proches des islamistes. Cette règle de la nomination des dirigeants des organes de presse était déjà en vigueur sous l’ère Moubarak. Elle permettait notamment de garder sous contrôle les responsables des médias publics.
Lire aussi :
Egypte : le niqab s’invite à la télé
Egypte : l’armée compte reprendre le contrôle du Sinaï