Près de 1 000 personnes sont portées disparues après le naufrage, dans la nuit de jeudi à vendredi, du ferry égyptien Al-Salam Boccaccio 98 qui assurait la liaison entre l’Egypte et l’Arabie Saoudite. Quelque 300 rescapés ont été repêchés et 185 victimes seraient pour l’heure enregistrées. Le drame serait dû à un incendie qui s’est déclaré à bord.
185 morts, près de 1 000 disparus et 314 rescapés. Tel est le bilan, très provisoire, du naufrage, dans la nuit de jeudi à vendredi, du ferry égyptien Al-Salam Boccaccio 98. Le navire avait quitté le port de Douba en Arabie Saoudite pour celui de Safaga en Egypte (600 km au sud-est du Caire). Un incendie à bord serait à l’origine du drame. Selon les premiers témoignages, le feu se serait déclaré deux heures après le départ du bateau. A son bord : 1 200 Egyptiens, pèlerins de la Mecque ou travaillant dans le Golfe, et 104 membres d’équipage.
Alors qu’il reste de moins en moins d’espoir de retrouver de nouveaux rescapés, la colère et les questions grondent parmi les familles des victimes et des disparus. Le bateau était-il trop vieux ou surchargé ? Comment expliquer les défaillances dans l’organisation des secours ? Le ferry vieux de 35 ans était enregistré au Panama et appartient à la compagnie égyptienne El-Salam Maritime. Cette dernière affirme que : « Le Al-Salam 98 était en totale conformité avec les règles de sécurité internationales ». Sa dernière inspection datait de juin 2005. L’armateur affirme également que le nombre de passagers, quelque 1 400, n’excédait pas la capacité maximale fixée à 1 487 personnes.
Toujours est-il que, selon les rescapés, il n’y avait pas assez de canots et de gilets de sauvetage pour tout le monde. Le Président égyptien Osni Moubarak met, lui aussi, directement en cause les moyens de sauvetage. Il a diligenté une enquête pour faire la lumière sur les causes de la plus sombre catastrophe de l’histoire maritime de l’Egypte et l’une des plus meurtrières au monde. Un deuil qui frappe un Egypte en pleine ferveur footbalistique, à l’heure où la liesse populaire fêtait l’accession des Pharaons aux demi-finales de la Coupe d’Afrique des nations que le pays accueille.