Une opération de chirurgie esthétique déclenche cette semaine un scandale au parlement égyptien. Anwar al-Bilkimy, député membre du parti salafiste Al-Nour, qui a subi cette opération, s’était dit victime d’une agression armée pour expliquer le bandage qu’il portait sur le visage.
L’histoire serait presque comique si elle n’était pas grave de la part d’un député du Parlement égyptien. Anwar al-Bilkimy a pourtant raconté son agression en détails. Entre Le Caire et Alexandrie, un groupe d’hommes armés le roue de coups avant de lui dérober 100.000 livres égyptiennes (16.500 dollars). Suite à la violente agression, il tombe dans le coma. Il s’est en fait avéré que ce député s’est fait refaire le nez, information dévoilée par le chirurgien chargé de son opération le 28 février, scandalisé par les déclarations éhontées de ce membre du parti Al-Nour.
Anwar al-Bilkimy « qui risque des poursuites judiciaires pour dénonciations fantaisistes, doit également présenter des excuses officielles aux médecins de l’hôpital, à son parti, à tous les membres du Parlement, aux médias, aux forces de sécurité et au peuple égyptien » rapporte Le Figaro.
Le récit de cette agression avait déclenché un scandale
L’attaque fictive avait pourtant déclenché une grande mobilisation de la classe politique. Le gouvernement était critiqué pour son inaction en matière de sécurité alors que, peu de temps avant cet incident, un député s’était fait voler sa voiture tandis qu’un autre, s’est fait renverser par une voiture qui a ensuite pris la fuite. Le parti Al-Nour avait même demandé une enquête au ministère de l’Intérieur pour la pseudo-agression de Anwar al-Bilkimy. Sur son lit d’hôpital, il avait reçu la visite de plusieurs députés ainsi que du président du Parlement.
Cette affaire est d’autant plus scandaleuse pour le parti salafiste qu’il réprouve la chirurgie esthétique considèrée comme un péché déformant l’apparence physique donnée par Dieu à la naissance.
Al-Nour a exigé la démission de Anwar al-Bilkimy. « Cet incident est inacceptable, l’éthique est au cœur des valeurs d’Al-Nour », déclare le porte-parole de la formation salafiste qui poursuit, « en le chassant du parti, Al-Nour applique le principe de responsabilité de ses élus. À l’étranger cette procédure est normale mais en Egypte c’est une nouveauté ».
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