Un an après la chute de Mohamed Morsi, destitué le 3 juillet par Abdel Fattah al-Sissi, ses partisans ont décidé de descendre dans les rues du Caire à cette occasion pour manifester leur colère.
Les pro-Morsi n’ont toujours pas digéré l’éviction de l’ancien président Mohamed Morsi, le 3 juillet 2013, sur ordre du général Abdel Fattah al-Sissi, récemment élu à la tête du pays. Un an après ce coup d’Etat, ils sont de nouveau redescendus jeudi dans les rues du Caire pour marquer l’évènement et exprimer leur colère contre les autorités égyptiennes. Mohamed Morsi ainsi que d’autres responsables des Frères musulmans sont toujours détenus et risquent la peine de mort. Le Guide suprême de la confrérie, Mohamed Badie, a ainsi déjà été condamné deux fois à la peine capitale.
La journée de mobilisation de jeudi avait tout d’un test pour les islamistes, et en particulier pour la confrérie, dont la capacité à mobiliser a été drastiquement réduite par la répression implacable menée par les autorités, sous la houlette de l’ex-chef de l’armée Abdel Fattah al-Sissi. L’opposition islamiste a donc voulu braver la répression du pouvoir et marquer l’anniversaire de ce qu’elle appelle un « coup d’État militaire ». L’Alliance anti-coup d’État, coalition pro-Morsi chapeautée par les Frères musulmans, a alors convoqué dans un communiqué au ton virulent à une « journée de la colère ».
Le gouvernement réagit
La riposte des autorités, qui ont interdit et placé la confrérie des Frères musulmans dans le registre des « organisations terroristes », ne s’est pas faite attendre. Dès la publication de cet appel, cinq cadres de cette coalition, dont plusieurs chefs de petits partis islamistes soutenant Mohamed Morsi, ont été arrêtés.
Dès les premières heures de la journée de jeudi, les policiers, massivement déployés, ont bouclé les principales places de la capitale, habituels lieux de rassemblement dans le pays, théâtre depuis 2011 de crises à répétition et de manifestations souvent violentes.
Légers incidents et arrestations
Les forces de l’ordre ont dispersé plusieurs défilés au Caire, en particulier dans le quartier de Aïn Chams. Selon l’AFP, les forces de l’ordre ont tiré des grenades lacrymogènes et des chevrotines pour disperser quelques dizaines de manifestants qui brûlaient des pneus. Selon le ministère de l’Intérieur 157 personnes ont été arrêtées, tandis que 39 militants islamistes recherchés par la police avaient été appréhendés.
En un an, plus de 1 400 manifestants pro-Morsi sont tombés sous les balles des forces de l’ordre et plus de 15 000 personnes ont été arrêtées, dont des centaines condamnées à mort à l’issue de procès expéditifs. Pour les défenseurs des droits de l’Homme, la répression lancée il y a un an est la plus sanglante qu’ait connue le pays depuis des décennies.