Caricaturer l’armée, et tout spécialement le général Al-Sissi, peut mener en prison. Omar Abul Maged, un agriculteur de 31 ans, l’a appris à ses dépens.
Un an de prison ferme pour avoir raillé l’homme fort d’Egypte, le général Al-Sissi. Omar Abul Maged, un jeune agriculteur de 31 ans, ne s’attendait pas à une telle décision, dimanche, de la part du tribunal de Qena, en Haute-Egypte, pour avoir exprimé avec humour son opposition au coup d’Etat militaire contre le Président déchu Mohamed Morsi. Pensant agir librement dans un pays où l’humour est roi, ce dernier a orné son âne d’un poster à l’effigie du général Abdel Fattah Al-Sissi et l’a coiffé d’une casquette militaire avant de le chevaucher dans son village. En égyptien « sissi » veut dire mulet.
L’armée égyptienne manque certainement d’humour tout comme les riverains qui ont dénoncé Omar Abul Maged à la police. Il avait été placé en détention provisoire pour outrage. Six mois se sont écoulés le temps de mener l’enquête et d’organiser son procès. Il lui reste encore six mois de prison à purger, rapporte Le Monde.
La semaine dernière, ce sont 529 Frères musulmans et partisans de la confrérie qui ont été condamnés à mort par le tribunal de Minieh pour des faits de violences lors de manifestations qui ont causé la mort d’un policier, l’été 2013. Le verdict sera confirmé ou cassé en seconde instance.
Il semblerait que les réseaux sociaux soient devenus les seuls terrains de libre expression comme en témoigne un hashtag sur Twitter lancé par des opposants au régime militaire : « Votez pour le maquereau », en réponse au hashtag des supporters d’Al-Sissi : « Je voterai Sissi ». Le général s’est porté candidat à la prochaine élection présidentielle. Avec pour l’instant un seul rival déclaré, le nassériste Hamdine Sabahi, l’élection semble laisser peu de place au suspense…