L’appel au dialogue lancé par les Frères musulmans sous condition a eu un écho favorable du côté des autorités égyptiennes qui à leur tour, posent aussi des préalables : le plus en vu, celui d’accepter que leurs membres (dont Morsi) jugés pour meurtre ou terrorisme soient exclus de toute idée de réconciliation.
Alors que les Frères musulmans appellent le gouvernement de transition dirigé par Adly Mansour au dialogue, le ministre égyptien de la Solidarité sociale, Ahmed el-Boraie, a affirmé dimanche que les islamistes devraient renoncer à la violence et reconnaître, avant tout dialogue, les nouvelles autorités ayant remplacé le président Mohamed Morsi destitué par l’armée.
Samedi, la coalition des partisans de Mohamed Morsi dirigée par les Frères musulmans avait lancé un appel au dialogue pour sortir l’Egypte de la crise. Dans un communiqué, elle a appelé « toutes les forces révolutionnaires, les partis politiques et les personnalités patriotiques à entamer un dialogue profond afin de sortir de la crise actuelle ». Mais la coalition a posé des conditions : la libération des prisonniers et la réouverture des médias islamistes fermés après l’éviction de Mohamed Morsi. Sans pour autant s’appesantir sur le retour au pouvoir du Président déchu.
Mais le ministre égyptien de la Solidarité sociale, Ahmed el-Boraie, a affirmé à l’AFP que les islamistes devraient se plier à certaines règles avant de pouvoir entamer ce dialogue. Ils doivent reconnaître que le 30 juin a été une révolution populaire et accepter la feuille de route sur laquelle le peuple égyptien s’est mis d’accord pour construire un Etat moderne, a-t-il déclaré.
En outre, Ahmed el-Boraie affirme que les Frères musulmans doivent accepter le fait que leurs membres jugés pour meurtre ou terrorisme sont exclus de toute idée de réconciliation, au moment où Mohamed Morsi et les plus hauts dirigeants de sa confrérie sont actuellement incarcérés et jugés pour incitation au meurtre de manifestants. Une façon claire pour les nouvelles autorités égyptiennes de faire signer aux Frères musulmans un pacte de « trahison » contre leur Président déchu.