Le mouvement d’opposition Tamarrod à l’initiative de la contestation contre le Président Mohamed Morsi a lancé ce lundi un ultimatum à ce dernier, l’appelant à quitter le pouvoir au plus tard mardi, menaçant d’engager un mouvement de désobéissance civile.
La contestation contre Mohamed Morsi prend chaque jour un peu plus d’ampleur. Le mouvement d’oppotision Tamarrod, à l’origine de la protestation contre le président égyptien, l’a sommé ce lundi matin de quitter le pouvoir au plus tard mardi. « Nous donnons à Mohamed Morsi jusqu’à mardi 2 juillet à 17H00 (15H00 GMT) pour quitter le pouvoir et permettre aux institutions étatiques de préparer une élection présidentielle anticipée », a-t-il indiqué dans un communiqué, publié sur son site internet. En cas de refus, « mardi 17H00 sera le début d’une campagne de désobéissance civile totale ».
Tamarrod, qui affirme avoir obtenu plus de 22 millions de signatures sur une pétition contre le président égyptien, soit plus que le nombre de des électeurs en juin 2012 (13,23 millions), a également appelé l’armée, la police et l’appareil judiciaire à « clairement se positionner du côté de la volonté populaire représentée par les foules de manifestants ». Le mouvement qui campe sur ses positions ne mâche pas ses mots : « Impossible d’accepter les demi-mesures. Il n’y a pas d’autre alternative que la fin pacifique du pouvoir des Frères musulmans et de leur représentant, Mohamed Morsi ». Tamarrod qui signifie « rébellion » en arabe est soutenu par de nombreuses personnalités et mouvements de l’opposition laïque, libérale ou de gauche.
L’Egypte est en ébullition depuis plusieurs jours. Cinq personnes ont péri dimanche dans des affrontements entre partisans et adversaires du chef d’Etat lors de manifestations dans tout le pays qui ont rassemblé près de 14 millions de manifestants, selon l’armée. Plus de 613 blessés ont été admis à l’hôpital pour être soignés, selon le ministère de la Santé.
«Dégage!»
« Dégage le peuple veut la chute du régime ! », « Je suis ici parce que Morsi, pour qui j’ai voté, m’a trahi et n’a pas tenu ses promesses ! », « L’Egypte va être libérée une nouvelle fois à partir de Tahrir ! », « C’est une deuxième révolution ! », ont scandé les protestataires particulièrement en colère, sur l’emblématique place Tahrir, rapporte Le Monde. Selon un observateur, sous couvert de l’anonymat, « il s’agit de la plus grande manifestation dans l’histoire de l’Egypte ».
Face à la situation, l’armée et la police ont été déployées dans le pays pour renforcer la protection des installations vitales, notamment le canal de Suezle pouvoir a appelé au dialogue. Le pouvoir a quant à lui appelé au dialogue, affirmant que c’est la seule façon pour « parvenir à une entente et qu’il était ouverte pour lancer un véritable et sérieux dialogue national ». Mais la principale coalition de l’opposition, le Front du Salut national, a appelé les manifestants à rester dans la rue jusqu’à ce que Mouhamed Morsi démissionne.
Même s’il est honni par une bonne partie des Egyptiens, Mouhamed Morsi compte des partisans. Depuis plusieurs jours, des militants islamistes campent sur la place Tahrir près des adversaires du chef d’Etat, défendant sa « légitimité » à avoir été librement élu. Ils étaient 25 000 dimanche soir, selon l’armée. Reste à savoir si leur soutien suffira à tirer le président d’affaire. En attendant, la contestation enfle chaque jour un peu plus.