Le président égyptien déchu Mohamed Morsi ainsi que 25 autres personnes seront jugées pour « outrage à magistrat ».
Les charges judiciaires s’accumulent contre le président destitué le 3 juillet par l’armée Mohamed Morsi. Il sera jugé avec 25 autres personnes pour « outrages à magistrat ». Parmi ces personnes qui seront mises sur le banc des accusés, plusieurs islamistes mais aussi des figures du courant libéral, dont le militant Alaa Abdel Fattah.
Tous sont accusés d’avoir tenu des propos offensants à l’encontre de l’institution judiciaire et de ses membres, selon l’agence officielle Mena qui précise qu’aucune date n’a été fixée pour leur comparution. Mohamed Morsi doit ainsi répondre d’accusations lancées lors d’un discours fin juin, peu avant sa destitution, dans lequel il reprochait nommément à un juge d’avoir « couvert des fraudes électorales » lors des législatives de 2005. Quand à Abdel Fattah, il doit répondre de propos écrits sur Twitter dénonçant l’attitude des juges lors de procès contre plusieurs ONG en Egypte.
« Pour le moment, nous savons que 25 personnes seront jugées pour le même chef d’accusation, mais nous ne savons pas encore s’il s’agira d’une seule affaire ou de plusieurs procès », a indiqué à l’AFP Ahmed Seif Abdel Fattah, avocat et père de Alaa Abdel Fattah, figure de la révolte de 2011, qui a chassé Hosni Moubarak du pouvoir et actuellement en détention préventive pour « manifestation illégale ». Hormis Mohamed Morsi et Abdel Fattah, plusieurs dirigeants de la confrérie des Frères musulmans du président destitué seront jugés ainsi que des journalistes et le politologue et ex-député Amr Hamzawy, figure du mouvement libéral en Egypte.
Mohamed Morsi, lui, comparaît déjà pour incitation au meurtre de manifestants. Et deux autres procès doivent s’ouvrir prochainement contre lui. L’un pour « espionnage » en vue de commettre des « actes terroristes » et l’autre pour son évasion de prison début 2011. Le cas du président déchu qui compte toujours de nombreux adeptes au sein des Frères musulmans, d’où il est issu, ne cesse de se compliquer.