L’ex-Président égyptien Mohamed Morsi est détenu actuellement au ministère de la Défense par l’armée égyptienne qui l’a renversé mercredi soir. Son équipe est elle encerclée par des soldats dans un bâtiment militaire. Au moins 14 personnes ont été tuées mercredi dans des affrontements entre les partisans du chef d’Etat déchu et ses adversaires.
Renversé mercredi soir par l’armée Mohamed Morsi n’est plus Président de l’Egypte. Arrêté ce jeudi à l’aube par l’armée, il est actuellement détenu par cette dernière au ministère de la Défense. «Il est détenu de façon préventive », a affirmé un responsable militaire sous couvert de l’anonymat, insinuant qu’il pourrait faire l’objet de poursuites. Son équipe est elle encerclée par des soldats dans une base militaire. C’est le Président de la Haute Cour Constitutionnelle égyptienne qui va assurer la transition politique. Il devrait prêter serment dans la journée. Mohamed Morsi estime lui être toujours « le Président du pays légitimement élu ». Il a dénoncé « un coup d’Etat », appelant hier soir à « la résistance pacifique ».
15 morts et des centaines de blessés
Depuis la chute de Mohamed Morsi la situation va de mal en pis en Egypte. Au moins 15 personnes ont péri et des centaines blessées mercredi soir dans des affrontements entre les partisans du Président déchu et ses adversaires. Ces violentes confrontations entre les deux camps ont eu lieu dans plusieurs villes égyptiennes telles que le Caire, Alexandrie, Fayoum, Minya, selon l’agence de presse Mena. Barack Obama, le Président américain, s’est dit préoccupé par la situation du pays, appelant à l’organisation d’élections le plus rapidement possible. Pour des raisons de sécurité, l’ambassade américaine a été évacuée mercredi soir.
Obama préoccupé, Londres condamne l’armée
De son côté, le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon s’est dit également inquiet par l’intervention de l’armée. Paris a pour sa part « pris acte » de la décision de l’armée, prônant la tenue de futures élections, appelant à maintenir « la paix civile ». Londres a affirmé être contre l’intervention de l’armée pour changer le régime, appelant aussi au calme.
Chasse aux Frères musulmans
La chasse aux Frères musulmans aurait-elle déjà commencé? D’ors et déjà, les forces de l’ordre ont lancé 300 mandats d’arrêt contre des membres des Frères musulmans, dont des hauts dirigeants.
Des cadres de la puissante confrérie ont affirmé que mercredi soir des coups de feu ont été tirés en direction de la foule rassemblée près d’une mosquée dans une banlieue du Caire. Des hommes en civil auraient tiré vers 3h du matin en direction des environ 2000 militants islamistes de la confrérie rassemblées pour soutenir Mohamed Morsi, selon le porte-parole des Frères musulmans Gehad El-Haddad. Des témoins qui se sont confiés à l’agence de presse Reuters ont indiqué que les tirs ont duré que quelques minutes seulement et n’ont pu dire s’il y avait des victimes.
De nombreux observateurs craignent une guerre civile dans le pays entre les adversaires de Mohamed Morsi et ses partisans. Ces derniers ne sont pas prêts de digérer la destitution de l’ex-chef d’Etat.