Après l’adoption de la Constitution, Mohamed Morsi a annoncé mercredi, lors d’une intervention télévisée, un remaniement ministériel. Objectif, redresser la situation économique du pays en piteux état depuis le soulèvement qui a conduit à la chute de Hosni Moubarak, le 11 février.
Le climat s’est apaisé en Egypte. Le président égyptien Mohamed Morsi a signé mercredi le décret d’application de la Constitution, adoptée par 63,8% des voix. Une majorité confortable mais toutefois assortie d’une faible mobilisation. Sur les 52 millions d’électeurs inscrits, seuls 32,9% se sont rendus aux urnes lors du référendum des 15 et 22 décembre.
Lors d’une intervention télévisée, le président égyptien, qui a annoncé prochainement un remaniement ministériel, a affirmé qu’il a dû prendre des décisions difficiles pour faire passer la nouvelle Constitution. Cette dernière est censée mener à « une nouvelle ère, avec plus de stabilité et de sécurité ». Il a également reconnu qu’« il y a eu pendant cette période temporaire des erreurs de part et d’autre. J’en porte la responsabilité avec vous ». Le texte est basé sur « le droit à la citoyenneté sans discrimination » et consacre « la liberté d’opinion, de création et les valeurs de la modération », a assuré Mohamed Morsi.
Une économie en piteux état
Il a aussi appelé l’opposition à participer au dialogue national, estimant que c’est une nécessité. Une main tendue boudée par le Front du salut national (FSN), principale coalition de l’opposition, rassemblant des forces politiques libérales et de gauche. Le parti, présidé par le Prix Nobel de la paix Mohamed ElBaradei, refuse toujours les résultats du référendum, dénonçant des fraudes.
Le président a également assuré qu’il allait déployer tous ses « efforts pour soutenir l’économie égyptienne, qui fait face à d’énormes défis mais qui a aussi de grandes chances de croissance ». L’économie égyptienne est en effet moribonde depuis le soulèvement contre Hosni Moubarak. Le tourisme s’est effondré. Et les investissements étrangers sont en forte baisse. Sans compter que les conditions de vie de la population sont toujours difficiles. Le chômage, notamment des jeunes, est très élevé.
Les attentes des Egyptiens, qui espèrent un meilleur avenir de puis la chute de l’ancien régime, sont grandes. Mohamed Morsi sait qu’il va devoir répondre à ses attentes s’il souhaite calmer la contestation à son encontre.