Egypte : Mohamed Morsi réduit ses pouvoirs


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Mohamed Morsi
Mohamed Morsi

Le président égyptien, Mohamed Morsi, a accepté de réduire les pouvoirs présidentiels qu’il avait élargis jeudi dernier. Une décision qui a provoqué un tollé dans le pays.

Mohamed Morsi fait un pas en arrière. Le président égyptien est revenu sur le décret présidentiel, décidé jeudi dernier, interdisant à la justice de dissoudre l’Assemblée constituante ou le Conseil de la Choura, la Chambre haute du Parlement égyptien, le temps d’élire un nouveau Parlement. Désormais, seules les décisions relatives aux « domaines de souveraineté » ne sauraient faire l’objet de recours en justice. Cette décision répond à la demande des juges égyptiens, selon Reuters.

La publication de ce décret, sur lequel Morsi avait posé une immunité, avait provoqué un défilé de manifestations avec au premier rang, des libéraux, des laïcs, des magistrats… Depuis le début des manifestations, avec d’un côté les partisans et de l’autre les adversaires du président, un membre des Frères musulmans est mort. Près de 400 autres ont été blessées.

« Le président a exprimé son plus grand respect pour l’appareil judiciaire et pour ses membres », a indiqué à la presse le porte-parole de la présidence à l’issue d’une réunion de crise ce lundi avec le Conseil suprême de la magistrature. Il a également informé que le décret ne serait pas amendé. Les « domaines de souveraineté », qui ne peuvent faire l’objet de recours en justice, couvrent les déclarations de guerre ou la convocation d’élections anticipées. D’après Yasser Ali, le compromis conclu entre Mohamed Morsi et les magistrats est « un signe que la crise est résolue ».

Manifestation à Tahrir

Pour certains, cela ne suffit pas. Hamdeen Sabahy, le leader de la gauche égyptienne, a prévenu. Les manifestations se poursuivront tant que le décret ne sera pas purement et simplement abrogé. Une nouvelle manifestation est prévue aujourd’hui. La place Tahrir doit devenir le symbole d’une Egypte « qui n’acceptera pas un nouveau dictateur parce qu’elle a renversé le précédent », a-t-il déclaré selon l’AFP. Une autre manifestation, devant rassembler cette fois-ci les membres et les partisans des Frères musulmans, prévue également ce mardi, a été reportée afin d’éviter toute confrontation entre les deux camps. Des heurts ont toutefois eu lieu ce matin près de la place Tahrir entre des groupes de jeunes manifestants et les forces anti-émeutes.

Le 4 décembre aura lieu la première audition suite au recours déposé par des avocats et des militants contre le décret présidentiel. En attendant, Washington a appelé ce lundi l’Egypte à régler ses problèmes politiques et à calmer les tensions dans le pays.

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