Egypte : Mohamed Morsi condamne le régime « tyrannique » syrien


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le président égyptien Mohamed Morsi

Lors d’un discours jeudi au sommet des Non-alignés, à Téhéran, le président égyptien Mohamed Morsi a fermement dénoncé le régime « oppressif » syrien. Des propos qui ont heurté la délégation syrienne qui a quitté la salle.

Mohamed Morsi n’a pas mâché ses mots contre la Syrie. Le président égyptien s’est particulièrement fait remarquer lors du sommet des Non-alignés à Téhéran, la capitale iranienne. Il a vivement condamné le régime « oppressif » syrien. « La révolution en Egypte était un pilier du printemps arabe. Elle a commencé quelques jours après la Tunisie, a été suivie par la Libye, le Yemen et aujourd’hui la révolution en Syrie qui vise le régime oppressif de ce pays », a-t-il déclaré, rapporte l’AFP. Selon le dirigeant égyptien, « seule une intervention efficace extérieure permettra de mettre un terme au bain de sang en Syrie ». Il a même utilisé le terme « tyrannique » pour qualifier le régime syrien. La délégation syrienne, elle, ne pouvait en entendre davantage. Elle a quitté la salle en guise de protestation.

Le coup d’éclat de Mohamed Morsi a surpris les autorités iraniennes, qui soutiennent farouchement le régime de Damas. D’autant plus que, l’Egypte et l’Iran sont en froid. La rupture diplomatique est de mise entre les deux pays depuis 1980, à la suite de la protestation de Téhéran sur la signature des accords de paix israélo-égyptiens, selon El Watan. La visite de Mohamed Morsi à dans la capitale iranienne est donc la première d’un chef d’Etat égyptien depuis 32 ans.

Une réconciliation à demi-mot

Le président Egyptien a toutefois tendu la main à la République islamique, en réaffirmant que « l’Egypte était prête à travailler avec toutes les parties pour résoudre la crise syrienne, y compris l’Iran ». Le Caire avait en effet à la mi-aout proposé la création d’un comité comprenant l’Egypte, l’Iran, l’Arabie Saoudite, et la Turquie, qui aura pour but de tenter de trouver une voie de sortie à la crise syrienne. La République islamique semble, elle, avoir apprécié la main tendue égyptienne, selon le journal égyptien étatique Al-Ahram. Le chef de la diplomatie iranienne a expliqué qu’il espérait que « les relations avec l’Egypte retrouveraient leur cours normal ».

L’Egypte et l’Iran ont fait un pas diplomatique. Mais Mohamed Morsi reste toutefois prudent. Il sait que les relations entre Téhéran et Washington sont chaotiques. Elles ne cessent de se détériorer, en raison notamment des accusations portées sur l’Iran concernant la fabrication d’une bombe nucléaire sur son sol. Les Etats-Unis, principal allié de l’Egypte, verraient d’un mauvais œil un renouement total entre les deux pays. Le Caire veut aussi éviter de heurter l’Arabie Saoudite, un des principaux partenaires des Etats-Unis, en froid aussi avec l’Iran.

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