Les pro-morsi se préparent à manifester ce vendredi après la grande prière. Au même moment, l’ex-Président Hosni Moubarak a été remis en liberté conditionnelle.
Rendre hommage à leurs morts et continuer à soutenir le Président islamiste déchu Mohamed Morsi, tel est le but des Frères musulmans et de leurs partisans. Après la grande prière, tous marcheront contre le pouvoir militaire et le gouvernement de transition à l’occasion de ce qu’ils appellent le « Vendredi des martyrs ». Un évènement qui doit permettre à la confrérie des Frères musulmans de mesurer leur capacité à rassembler les troupes après plus d’un mois de violences qui ont coûté la vie à plus de 900 personnes. Mais surtout, après l’arrestation des principales têtes du parti, dont le « guide suprême » Mohamed Badie, accusées d’avoir commandité des meurtres et incité à la violence.
Hasard du calendrier, l’ancien raïs Hosni Moubarak, qui a démissionné de son poste lors de la « révolte populaire » en 2011, a quitté jeudi la prison de Tora, après acceptation par le juge de sa remise en liberté conditionnelle, et est désormais assigné à résidence.
Attaque, contre-attaque
Depuis plus d’une semaine, l’armée et les forces de police ont lancé une opération nettoyage. Il s’est avéré que des individus armés s’infiltraient dans les manifestations pour provoquer des échanges de tirs avec les forces de l’ordre. Un ancien militaire, Hakam Abouelsoud, interrogé par Afrik.com, affirme que l’armée somme, avant chaque début de tirs, les manifestants pacifistes de quitter les rangs des manifestations dans le but de neutraliser les individus armés qui seraient payés par les Frères musulmans pour semer le trouble. Parmi eux se trouveraient des Syriens et des Palestiniens, hostiles à l’armée et favorables à Mohamed Morsi dont les relations avec le Hamas de Ghaza étaient au beau fixe. Mohamed Morsi est accusé par une grande partie de la population, l’opposition, l’armée, le mouvement Tamarrod, et les dignitaires religieux, de haute trahison
Les Frères musulmans, eux, continuent d’affirmer que l’armée mène une répression sanglante à leur encontre et tente de dissuader, par la force, les pro-Morsi de défiler dans la rue. Ils entendent poursuivre leur « lutte », jusqu’à la libération du Président déchu, Mohamed Morsi.
L’Union européenne a décidé de suspendre des licences d’exportation d’équipements sécuritaires et d’armes vers l’Egypte et entend réexaminer l’aide qu’elle apporte au Caire. Les Etats-unis menacent quant à eux de rompre les aides financières. Ce qui ne semble pas inquiéter le gouvernement égyptien de transition puisque l’Arabie Saoudite, fervent soutien du régime par intérim, a promis de compenser, avec ses alliés du Golfe, tout arrêt de l’aide occidentale.
Pendant ce temps, le terrorisme continue de prendre de l’ampleur dans le Sinaï où 25 policiers ont été tués lundi dernier dans un attentat, le plus meurtrier contre la police depuis plusieurs années.