La justice a ordonné mercredi l’interdiction des sites pornographiques sur internet pour préserver les valeurs de la société égyptienne. Une mesure qui a provoqué une levée de boucliers sur les réseaux sociaux.
La justice égyptienne ne badine pas avec la pornographie. Le procureur général égyptien Abdel Meguid a ordonné mercredi l’interdiction de tous les sites phonographiques sur internet. Cet ordre selon le quotidien Al Ahram est adressé au ministère de l’Intérieur, des télécommunications et de l’information, afin qu’ils prennent les mesures pour « bloquer toute photo ou scène pornographique sur Internet ». Comment le gouvernement compte mettre en place cette mesure ? C’est la question que se pose notamment les associations de défenses de la vie privée en ligne, qui soulignent les difficultés à mettre en œuvre un tel dispositif.
Selon un proche du procureur sous couvert de l’anonymat, cet ordre ferait suite à des manifestations des ultra-conservateurs musulmans qui ont réclamé l’interdiction des sites pornographiques sur le web et lancé un mouvement intitulé « Internet pur ». D’ailleurs en 2009, le tribunal administratif du Caire avait donné raison à un avocat islamiste qui estimait que ces sites « vils et venimeux » menaçaient les valeurs de la société égyptienne.
La colère des internautes
Ces mesures ont été très contestées sur les réseaux sociaux. Sur Facebook et Twitter, les internautes n’ont pas manqué d’exprimer leur colère. Les Egyptiens sont en effet nombreux à se connecter sur le web. Sur 80 millions d’habitants dans le pays, au moins 30 millions se connectent régulièrement sur la toile. Les internautes égyptiens se sont beaucoup investis notamment durant le soulèvement contre le régime de Hosni Moubarak. A travers les réseaux sociaux, ils ont organisé la révolte et informé les manifestants du déroulé des évènements. Ils ont aussi contribué au vacillement du Raïs avant sa chute, le 11 février 2011.