Les procès militaires des civils révoltent les ONG égyptiennes des droits de l’Homme. Ces derniers l’ont par ailleurs fait savoir, ce lundi.
Des ONG égyptiennes des droits de l’Homme ont dénoncé, ce lundi, les procès devant des tribunaux militaires, de civils accusés d’avoir agressé des soldats, recensant une soixantaine de condamnations depuis la destitution par l’armée, début juillet, du Président Mohamed Morsi.
Les ONG souhaitent une modification de la loi militaire
Dans un communiqué rendu public ce lundi, les ONG demandent au Président par intérim, Adly Mansour, de « modifier la loi militaire pour interdire la comparution de civils devant des tribunaux militaires ».Par ailleurs, l’influente initiative égyptienne pour les droits de l’Homme (EIPR), la campagne « Non aux procès militaires de civils » lancée en 2011, lorsque l’armée avait pris les rênes du pouvoir après la chute de Hosni Moubarak, et deux autres organisations réclament également un nouveau jugement pour 52 islamistes condamnés il y a une semaine à Suez, dont un à la réclusion à perpétuité, à l’issue de trois audiences devant une cour militaire.
Peines lourdes pour agression de militaires
Deux mois, jour pour jour, après la destitution de Mohamed Morsi, toujours retenu au secret par l’armée, un membre des Frères musulmans avait ainsi été condamné à la réclusion à perpétuité, trois d’entre eux à 15 années de prison, tandis que 48 autres avaient écopé de peines allant de cinq à dix ans pour l’agression de militaires. Lors de son premier entretien télévisé, le 3 septembre, depuis sa prise de fonction, le Président par intérim assurait « qu’aucun civil n’a récemment été jugé par un tribunal militaire ». Les ONG affirment que deux autres procès militaires au moins se sont tenus. Le premier a vu huit civils condamnés à deux ans de prison, le 24 juillet, pour agression de fonctionnaires et insultes à des militaires. Le second, à la même date, a conduit à la condamnation de deux civils à la même peine pour agression de militaires.
A la suite de la destitution du pouvoir de Mohamed Morsi, les autorités ont lancé une vaste campagne de répression contre les partisans du Président déchu. Au cours de cette répression, plus d’un millier de personnes, des manifestants pro-Morsi en grande majorité, ont été tuées et plus de 2 000 Frères musulmans ont été arrêtés, jusqu’à leur Guide suprême Mohamed Badie, dont le procès pour « incitation au meurtre » reprend le 29 octobre.