La juustice égyptienne a décidé de prolonger de 15 jours la détention de trois journalistes de la chaîne qatarie Al-Jazeera accusés d’avoir menacé l’ordre public.
Les trois journalistes de la chaîne qatarie Al-Jazeera : l’Australien Peter Greste, l’Egypto-canadien Mohamed Adel Fahmy et l’Egyptien Baher Mohamed ont été maintenus en détention par la justice égyptienne 15 jours de plus pour les besoins de l’enquête. Accusés de menaces à l’ordre public et d’appartenir aux Frères musulmans, ils avaient été arrêtés le 29 décembre dans un bureau qu’ils avaient aménagé dans un hôtel du Caire.
Le parquet accuse précisément les trois journalistes d’avoir « filmé des installations de sécurité, menacé l’ordre public et travaillé sans autorisation ». Ils sont en outre soupçonnés d’avoir « soutenu les Frères musulmans en leur fournissant des équipements, des informations et des enregistrements défendant leurs intérêts ». Or les Frères musulmans sont désormais considérés par les autorités comme un « groupe terroriste » et sont interdits de manifester ou d’effectuer toute activité.
La justice soupçonne également l’un des trois journalistes, Mohamed Adel Fahmy, d’appartenir aux Frères musulmans. Renommé, ce dernier a auparavant travaillé pour la chaîne américaine CNN et n’a pas de lien connu avec la confrérie du président Mohamed Morsi destitué le 3 juillet par l’armée. Il faut dire que depuis la chute du dirigeant, la couverture par Al-Jazeera de la répression des manifestations pro-Morsi exaspère les nouvelles autorités égyptiennes.
Deux autres journalistes de la chaîne qatarie sont actuellement détenus, dont Abdallah Elshami, arrêté le 14 août alors qu’il couvrait la dispersion dans un bain de sang de rassemblements pro-Morsi au Caire. De son côté, Al-Jazeera a appelé jeudi les autorités à « libérer immédiatement et sans condition » ses cinq journalistes, dénonçant une tentative de « museler son travail et de lui faire obstruction ».