Lors du Printemps arabe, les arrestations et incarcérations étaient monnaie courante. Ce jeudi, le président égyptien Mohamed Morsi a ordonné la libération de 572 prisonniers détenus par des tribunaux militaires. Les Frères musulmans sont décidés à négocier avec l’armée de nombreuses libérations et, si nécessaire, à passer outre par le biais de décrets.
Dans un discours télévisé prononcé ce jeudi, Mohamed Morsi a salué le peuple et les pays arabes et islamiques, pour l’arrivée du Ramadan. Le président égyptien a également ordonné la libération de 572 détenus et une réduction de peine pour 16 autres.
En effet, le Printemps arabe qui a eu lieu en janvier 2011 en Egypte, a engorgé les prisons. L’épicentre de cette contestation était bien sûr la place Tahrir où les manifestants n’ont cessé de se regrouper afin de revendiquer leurs droits face aux forces de répression. Voir la vidéo ci-dessous :
Au cours de ces turbulences, l’armée a fait de nombreux prisonniers parmi les contestataires. Un comité a, par la suite, été créé pour examiner tous les cas de personnes détenues par des tribunaux militaires. Mahmoud Fawzi, membre du comité en question, a indiqué que les cas des détenus restants étaient toujours à l’étude et seront mentionnés dans de prochains décrets.
La dette de Morsi envers la rue
Le 24 juin 2012, la commission électorale a proclamé Morsi président de la République devançant ainsi son rival Ahmed Chafik, avec 51,73 % des suffrages. Or, l’annonce de sa victoire est intervenue après plusieurs jours d’attente et de pression de la rue. Voir la vidéo ci-dessous :
L’armée était ainsi peu enthousiaste à l’idée de voir un Frère musulman s’installer au sommet de l’Etat. Mais le 30 juin, devant la Cour suprême constitutionnelle, Mohamed Morsi prêtait serment. Par les dernières libérations, le président égyptien, paye en quelque sorte sa dette à la rue.
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