Le pouvoir a bien l’intention d’étouffer la contestation des Frères musulmans contre le renversement de Mohamed Morsi. Les activités de la puissante confrérie ont été interdites, ce lundi, par un tribunal du Caire, qui a également ordonné la confiscation de ses biens.
Les Frères musulmans ne sont pas prêts de sortir la tête de l’eau. Même si la puissante confrérie d’où est issue Mohamed Morsi tente de relever la tête, malgré la chute du régime de l’ancien Président, les décisions successives à son encontre prises par les nouvelles autorités commencent à peser. Un tribunal du Caire a interdit en effet, ce lundi, les activités de la confrérie et ordonné la confiscation de ses biens.
Le jugement du tribunal, qui s’est réuni en urgence pour statuer sur le sort à réserver aux Frères musulmans, s’applique d’abord à la confrérie qui n’a officiellement plus aucune existence légale, ainsi qu’à l’Association des Frères musulmans, ONG créée sous la présidence de Mohamed Morsi. Cette dernière est accusée de servir de façade à la confrérie, mais également à « toute organisation qui en émane ou est financée par eux ». Même le parti de la Liberté et de la Justice, parti politique des Frères musulmans, qui avait remporté les Législatives fin 2011, pourrait ne pas être épargné par ce jugement. Tout comme « l’Alliance contre le coup » d’Etat, qui regroupe les partisans du Président égyptien déchu et dirige la contestation pro-Morsi contre les nouvelles autorités de transition.
Gel des avoirs des responsables Frères musulmans
La confrérie peut faire appel de cette décision de justice. Mais les sanctions à son encontre qui ne cessent de se multiplier la mettent de plus en plus en difficulté. Pas plus tard que le 17 septembre dernier, la justice égyptienne avait ordonné le gel des avoirs des principaux responsables Frères musulmans. Parmi les leaders visés par cette mesure, Mohamed Badie, le guide des Frères musulmans, placé en détention par les militaires en attendant son procès, ainsi que ses deux adjoints, Khairat al-Chater et Rachad al-Bayoumi. D’autres responsables islamistes qui soutiennent aussi Mohamed Morsi avaient également été visés par cette mesure, tels que le leader salafiste Hazem Abou Ismaïl et le prédicateur pro-Morsi, Safwat Higazi.
La contestation pro-Morsi n’est pas morte, même si elle commence à s’essouffler. Mais, il est clair que ces nouvelles mesures prises par les autorités à l’encontre de la confrérie vont davantage l’affaiblir.