L’organisation internationale Human Rights Watch a annoncé la disparition de douzaines de personnes après leur arrestation par les forces de sécurité égyptiennes. Une situation qui inquiète l’organisation et qui rouvre le débat sur la liberté d’expression en Égypte
Des douzaines de personnes ont disparu en Égypte après avoir été secrètement détenues par les forces de sécurité de ce pays d’Afrique du Nord. L’information émane de Human Rights Watch, organisation internationale qui milite pour le respect des droits de l’Homme et des libertés d’expression dans le monde.
Dans un communiqué rendu public, Human Rights Watch indique que « les forces de sécurité égyptiennes ont apparemment saisi des douzaines de personnes sans indiquer où elles se trouvent ou ce qui leur est arrivé », a écrit Joe Stork, vice représentant de l’organisation au Proche et au Moyen-Orient.
Dans son communiqué, l’organisation accuse que « l’échec d’ouvrir une enquête dans cette affaire renforce l’impunité absolue dont jouissent les forces de sécurité sous le Président Abdel Fattah Al-Sissi ». Rappelant que les disparitions forcées constituent en effet une violation internationale des droits de l’Homme, voire un crime contre l’humanité dans certains cas, Human Rights Watch va plus loin, ajoutant que les alliés de l’Égypte ne devraient plus apporter un quelconque soutien aux forces de sécurité de ce pays jusqu’à ce que le gouvernement d’Al-Sissi ouvre une enquête sérieuse pour déterminer les circonstances dans lesquelles les enlèvements d’individus se sont produits.
« En Égypte, les libertés d’expression seraient-elles en chute libre ? »
Les autorités égyptiennes nient en bloc et dénoncent des « mensonges » destinés à mettre le gouvernement d’Al-Sissi dans l’embarras. S’adressant à l’agence de presse étatique MENA, une autorité non citée déclare que « le rapport du Human Rights Watch était basé sur des documents sans sources qui n’ont pas fourni des informations crédibles sur le sujet abordé ».
Selon l’autorité, la plupart des personnes arrêtées « sont poursuivies pour des affaires criminelles ». Rappelons que depuis l’avènement du général Sissi au pouvoir, l’Égypte n’a toujours pas connu une période d’accalmie. Les disparitions et les meurtres politiques sont devenus monnaie courante. Dans un rapport publié en janvier 2015, Human Rights Watch souligne que 40 000 personnes sont emprisonnées, dont 29 000 membres des Frères Musulmans