En Egypte, les autorités ont procédé à l’arrestation de Alaa Abdel-Fattah, militant des droits de l’Homme et icône de la révolution de 2011 ayant chassé Hosni Moubarak du pouvoir.
Alors que la contestation à son encontre enfle dans son pays, le Président égyptien, Abdel-Fattah al-Sissi, a ordonné l’arrestation de Alaa Abdel-Fattah, militant des droits de l’Homme et icône de la révolution de 2011, alors qu’il venait de passer cinq ans en prison. Arrêté en 2013, cet informaticien de 37 ans avait été élargi de prison en mars dernier, mais n’était en réalité pas libre.
En ce sens que depuis sa sortie de prison, Alaa Abdel-Fattah a été placé sous contrôlé judiciaire avec contrainte, chaque soir, de retourner passer la nuit au poste de police de Dokki, au Caire, à 18 heures. Sauf que ce dimanche 29 septembre 2019, le militant des droits de l’Homme n’est pas ressorti du poste de police, comme d’habitude, à 6 heures du matin.
Ironie du sort, l’avocat du militant, Mohamed Al-Baker, par ailleurs directeur du Centre égyptien pour les libertés et les droits a lui aussi été arrêté alors qu’il assistait l’interrogatoire de son client devant le procureur général. L’annonce a été faite par le Centre égyptien pour les droits économiques et sociaux, qui précise que les deux hommes ont été placés en détention provisoire pour deux semaines.
En Egypte, c’est une vaste campagne d’arrestations qui a été lancée par le régime après une manifestation contre le Président Abdel-Fattah al-Sissi, les 20 et 21 septembre, au Caire et dans plusieurs villes du pays. La contestation a été déclenchée par Mohamed Ali, un homme d’affaires égyptien exilé en Espagne. A travers des vidéos, ce dernier dénonce la gabegie du Président Sissi et de son armée, alors que des mesures d’austérité sont imposées aux Egyptiens depuis fin 2016.
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La Commission égyptienne pour les droits et libertés fait état de 2 160 personnes arrêtées, parmi lesquelles 582 auraient disparu. Les interpellés, selon les avocats, pour la plupart des jeunes de 18 à 30 ans, issus des quartiers défavorisés. Tout comme Alaa Abdel-Fattah et Mohamed El-Baker, ils sont poursuivis pour participation à un groupe terroriste, manifestation illégale et usage des réseaux sociaux pour diffuser de fausses informations qui menacent la sécurité nationale.