Le tribunal militaire a condamné ce mardi 52 Frères musulmans à des peines de prison pour l’agression de militaires dans le canal de Suez. Il s’agit des premières condamnations depuis la destitution de Mohamed Morsi par l’armée le 3 juillet.
L’armée est bien décidée à en finir avec la révolte des Frères musulmans. Et pour se faire, rien de mieux que de montrer l’exemple et imposer son autorité. Le tribunal militaire a condamné ce mardi 52 membres de la confrérie, d’où est issue Mohamed Morsi, à des peines de prison pour l’agression de militaires égyptiens dans le canal de Suez. Accusés d’avoir tiré à la chevrotine et jeté des pierres sur les soldats, l’un d’eux a été condamné à la réclusion à perpétuité, trois à 15 années de prison, tandis que 48 autres ont écopé de peines allant de cinq à dix ans. Des sentences tombées au terme de trois audiences du procès entamé le 24 août. Il s’agit des premières condamnations de Frères musulmans depuis que Mohamed Morsi a été renversé par les militaires le 3 juillet.
Des sources au sein de la justice militaire avaient annoncé dans un premier temps la condamnation de 11 islamistes à la réclusion à perpétuité avant de revenir sur ce chiffre. Ces condamnations font suite aux violences qui se sont produites après la dispersion sanglante des partisans de Mohamed Morsi au Caire le 14 août par les forces de l’ordre. Une répression qui a provoqué des affrontements dans le canal de Suez entre les forces de sécurité et les partisans du Président déchu.
Principales têtes décapitées
Les autorités de transition sont en train de décapiter les têtes pensantes des Frères musulmans pour affaiblir leur mouvement de soutien à Mohamed Morsi. Un stratégie qui s’est révélée payante. Plus de 1.000 personnes, en majorité des pro-Morsi, ont péri depuis la mi-août, et quelque 2.000 membres de la confrérie ont été arrêtés. Le Guide suprême de la confrérie Mohamed Badie et plusieurs autres leaders, accusé d' »incitation au meurtre » de manifestants, sont détenu par les militaires dans un endroit tenu secret. Mohamed Morsi, qui est dans la même situation que ces derniers, est aussi poursuivi par la justice de son pays pour les mêmes motifs.
Depuis que les principaux dirigeants de la confrérie ont été mis à genoux, les pro-Morsi peinent à mobiliser autant qu’au début de leurs rassemblements pour dénoncer le coup d’Etat militaire. Désorganisés, titubants, ils sont encore sonnés par la sanglante répression à leur encontre. Bien qu’affaiblis, ils n’abdiquent pas pour autant puisqu’ils poursuivent leurs manifestations même si elles sont beaucoup moins suivies.