Gehad el-Haddad, le porte-parole des Frères musulmans, a été interpellé ce mardi par la police. Il rejoint la liste de nombreux responsables de la confrérie placés en détention par les militaires.
L’armée enfonce chaque jour un peu plus les Frères musulmans. Cette fois-ci, c’est leur porte-parole, Gehad el-Haddad, interpellé par la police ce mardi au Caire, qui rejoint la longue liste des responsables de la confrérie, placé en détention. Influent auprès des fidèles, Gehad el-Haddad, très actif sur les réseaux sociaux, s’exprimait régulièrement dans les médias pour notamment dénoncer le coup d’Etat contre Mohamed Morsi, renversé le 3 juillet par l’armée, en concertation avec le mouvement d’opposition Tamarrod et les dirigeants religieux.
Comme de nombreux autres dirigeants de la confrérie, il était également sous le coup d’un mandat d’arrêt international. Selon les sources de sécurité, le porte-parole a été interpellé dans un appartement de Nasr City, épicentre de la contestation pro-Morsi, avec cinq autres Frères musulmans. Ils devraient être placé en détention avec les autres dirigeants de la confrérie à la prison de Tora, au Caire.
Avoirs gelés
Décidément, cette journée a été particulièrement mauvaise pour les responsables Frères musulmans qui ont appris plus tôt dans la journée que la justice égyptienne a ordonné le gel de leurs avoirs. Parmi les leaders visés par cette mesure, Mohamed Badie, le guide des Frères musulmans, placé en détention par les militaires, en attendant son procès, ainsi que ses deux adjoints, Khairat al-Chater et Rachad al-Bayoumi. En dehors des Frères musulmans, d’autres responsables islamistes issus d’autres mouvances, sont également concernés par cette décision. C’est le cas du leader salafiste Hazem Abou Ismaël et du prédicateur pro-Morsi, Safwat Higazi. Au total, une quinzaine de responsables islamistes égyptiens ont ainsi été privés de leurs avoirs.
L’armée poursuit donc sa traque contre les dirigeants islamistes qui soutiennent le Président déchu. La stratégie de l’armée est de les mettre à genoux pour étouffer la contestation des pro-Morsi qui se poursuit toujours. Après avoir touché à leur portefeuille, les autorités égyptiennes ont aussi coupé leur voix, par l’arrestation de leur porte-parole.