Egypte : la répression contre les étudiants d’Al-Azhar bat son plein


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Un nouveau raid a été lancé dimanche 12 janvier sur le campus d’Al Azhar suivant des semaines d’altercations entre étudiants et forces de l’ordre. Cette énième action ciblant les étudiants azharis, notoirement acquis aux frères musulmans, s’inscrit dans le cadre plus large de la répression que mène le gouvernement intérimaire contre la confrérie depuis le renversement de Morsi en juillet 2013.

La manifestation constituée principalement d’étudiants pro-Morsi de l’alliance Etudiants contre le coup, a démarré ce dimanche matin en chaîne humaine à l’extérieur de l’université, avant d’être violemment dispersée à coup de gaz lacrymogène et billes en caoutchouc. Après un regroupement des étudiants au sein du campus, les forces de l’ordre ont forcé leur entrée et procédé à de nouvelles arrestations.

Le même jour, la justice égyptienne a prolongé de deux semaines supplémentaires la détention de 174 étudiants arrêtés suite aux manifestations organisées lors des examens de fin d’année, le 30 décembre dernier. Les étudiants sont poursuivis pour incitation à l’émeute, violence contre les forces de l’ordre et destruction de biens publics.

La répression qui s’abat sur l’université égyptienne dépasse pourtant le cadre des seuls pro-Morsi. Oussama Ataa, porte-parole du groupe révolutionnaire azhari Al Midan, déplore des arrestations au sein des étudiants révolutionnaires. Il dénonce « une remise en place de l’Etat Mubarak à travers la destruction des espaces de contestation, ce qui dépasse la logique répressive qui cible les frères ». Un nouvel amendement législatif est d’ailleurs en cours de ratification par le président intérimaire Adly Mansour pour permettre à chaque président d’université d’expulser tout étudiant responsable d’action terroriste, de sabotage du processus académique ou de destruction matérielle. «Les clashs répétés avec les étudiants fréristes, ajoute Ataa, sont un prétexte pour s’attaquer à ceux qui mettent l’accent sur les sujets qui fâchent comme la gratuité de la scolarité ou la réforme de la sécurité sociale étudiante.» La contestation azharie a de fait dépassé le cadre des pro-Morsi au fur et à mesure que la répression s’est abattue de manière indiscriminée sur le campus. « Nous manifestons pour protéger les acquis de la révolution, explique Oussama Ataa, parmi lesquels se trouvent la liberté d’assemblée et la liberté d’expression qui ont permis depuis trois ans le développement de l’action politique au sein des campus universitaires.»

« Les autorités ont tort de s’en prendre aux mouvements étudiants, conclut-il. Il n’y a pour l’instant que dans nos urnes que la confrérie a été démocratiquement battue depuis son arrivée au pouvoir en 2012. » Lors des élections estudiantines de mars 2013, les frères avaient effectivement essuyé un vote sanction leur laissant in extremis le contrôle de 8 des 15 universités d’Etat.

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