La justice égyptienne a ordonné ce mardi le gel des avoirs des responsables islamistes égyptiens, qui soutiennent le Président Mohamed Morsi, renversé le 3 juillet par l’armée.
L’armée est bien décidée à mettre les responsables Frères musulmans à genoux. Désormais c’est à leur portefeuille que les militaires ont décidé de s’en prendre pour les saigner à bloc! La justice égyptienne a en effet pris la décision, ce mardi, de geler les avoirs des principaux responsables islamistes, qui soutiennent Mohamed Morsi, renversé le 3 juillet par l’armée, après concertation avec le mouvement d’opposition Tamarrod et des responsables religieux.
Parmi les leaders visés par cette mesure, Mohamed Badie, le Guide des Frères musulmans, placé en détention par les militaires en attendant son procès, ainsi que ses deux adjoints, Khairat al-Chater et Rachad al-Bayoumi. En dehors des Frères musulmans, d’autres responsables islamistes issus d’autres mouvances, n’ont également pas été laissés pour compte. C’est le cas notamment du leader salafiste Hazem Abou Ismaïl et le prédicateur pro-Morsi, Safwat Higazi. Au total, une quinzaine de responsables islamistes égyptiens ont ainsi été privés de leurs avoirs.
Dialogue de sourds
A l’exception du parti salafiste al-Nour, qui a soutenu la transition, les nouvelles autorités de transition poursuivent leur traque contre les dirigeants Frères musulmans et leurs alliés. Le but, étouffer la révolte des partisans de Mohamed Morsi, qui se poursuit malgré la sanglante répression des forces de sécurité à leur encontre. Les protestataires, dont on affirmait que le mouvement s’était essoufflé, en raison de la mise en détention de la plupart de leurs leaders, sont à nouveau descendus par milliers dans les rues du Caire, vendredi et samedi, pour contester la destitution de Président déchu.
Pour le moment, chacun des deux parties campe sur sa position. Le ministère de l’Intérieur a brandi la semaine dernière de nouvelles menaces contre les manifestants s’ils venaient à bloquer les routes et la circulation, affirmant qu’il est prêt à agir. Et les manifestants ont assuré qu’ils n’avaient pas l’intention d’abdiquer, même face aux menaces des autorités. Un dialogue de sourds qui peut se révéler dangereux pour le pays, dont la situation ne cesse de se détériorer.