Des experts indépendants de l’ONU ont rendu un verdict accablant, indiquant que la mort de l’ancien Président d’Egypte, Mohamed Morsi, pourrait s’apparenter à un « assassinat arbitraire sanctionné par l’Etat ».
Dans un rapport rendu public vendredi 8 novembre 2019, des experts indépendants de l’ONU ont rendu un verdict accablant le pouvoir du Caire incarné par Abdel Fattah al-Sissi. Selon ces experts, la mort de l’ancien Président égyptien pourrait s’apparenter à un « assassinat arbitraire sanctionné par l’Etat ». Ce rapport, dans lequel les experts ont recommandé la publication d’une enquête impartiale sur tous les prisonniers morts dans des prisons en Egypte depuis 2012, voit le jour cinq mois après la mort brutale de Mohamed Morsi.
Les experts du groupe de travail de l’ONU sur les détentions arbitraires, ont fait savoir que l’ex-chef de l’Etat, le premier qui fut démocratiquement élu en Egypte avant d’être brutalement destitué, en 2013, par Abdel Fattah al-Sissi, « était détenu dans des conditions qui ne peuvent être décrites que comme étant brutales, notamment pendant sa détention durant cinq ans dans le centre pénitentiaire de Tora ».
Un communiqué rapporté par l’AFP révèle que Mohamed Morsi, qui a passé près de six ans en prison à l’isolement, a été privé de soins « pour son diabète et son hypertension » alors que « les autorités étaient prévenues d’une manière répétée » de la détérioration de son état de santé, une dégradation qui a fini par « le tuer ». Les experts ont recommandé la publication d’une enquête impartiale sur tous les prisonniers morts dans des prisons en Egypte depuis 2012.
Les experts, qui ont qualifié le décès de Mohamed Morsi d’« illégal », ont en outre indiqué qu’« il n’y a pas de preuves que les autorités aient agi pour répondre à ces préoccupations, même si les conséquences étaient prévisibles ».